embouchure trilobée, verre à double couche ; décor de verre blanc opaque soufflé dans un moule à motifs en creux, et d'un fond de verre violine teinté à l’oxyde de manganèse qui lui est superposé chaud ; son aspect général, marqué par un décor en léger relief, lui vaut l’appellation de vase camée ;

“le décor de la panse se lit comme un repère spirituel décrivant une phase d’initiation liée aux mystères dionysiaques dans laquelle est saisi le moment de la purification ; l’anse repose sur un mascaron, figurant une Méduse à la fonction protectrice ; la scène qui suit se joue sur un socle rocheux évoquant un sanctuaire de plein air de l’espace méditerranéen ; elles est encadrée par deux arbres noueux et ébranchés, qui semblent être un laurier et un pin d’Alep, reliant symboliquement ciel et terre ; la cérémonie s’accomplit en l’honneur de Priape ithyphallique, dieu de la fécondité et des jardins, ici engainé à mi-corps sur un support de colonne ; devant lui un faune adulte porte à es lèvres un breuvage, un petit faune lui fait face et réclame sa part ; derrière lui, appuyé contre une colonne urmontée d’une statuette féminine sans bras apparaît un bâton enrubanné terminé par une pomme de pin : le thyrse de Dionysos, principal attribut du dieu ; sur le côté, le décor lacunaire laisse voir le drapé à plis serrés d’une tunique talaire, probablement celle d’une prêtresse s’apprêtant à purifier l’air avec sa torche renversée ; plus loin, une table à offrandes, portant trois vases dont un canthare, repose sur trois pieds figurant des pattes de bouc ; tournée vers elle, un faune adolescent noue les bandelettes autour d’une massue priapique ; répondant à une quête de vie meilleure ici-bas, et au-delà, l’ensemble du rituel semble proposer aux initiés une renaissance spirituelle inspirée par le cycle naturel du renouvellement. “ cf. Isabelle Sombardier, Le vase en verre camée, cat.expo. De Vesontio à Besançon, 2006