Labbey de Billy

Collection Enluminures

Parchemin

Réglure à l'encre rosé. Au folio 16 vo, grande miniature très médiocre d'exécution et assez fruste) représentant le Christ en croix, avec la Vierge et S. Jean, dans un paysage dont Jérusalem occupe le fond ; aux quatre coins du tableau sont les emblèmes des Évangélistes, peints en or sur des médaillons teintés en noir. A l'angle supérieur de la première page de chacun des extraits des Évangiles, petite miniature représentant l'Évangéliste assis et accompagné de ses attributs

Détail folios :

Fol. 3-14 Calendrier

Fol. 17 Extrait des quatre Évangiles

Ce volume servait à faire prêter serment à ceux qui entraient en charge dans les deux corps souverains ci-dessus indiqués. Il appartint d'abord à la Chambre des comptes, puis devint commun aux deux compagnies et fut à l'usage exclusif du Parlement, depuis le transfert à Besançon de cette cour suprême.

Sur le verso du plat supérieur de la reliure et sur le recto du premier feuillet de garde sont des annotations relatives à la reconstitution du Parlement de Franche Comté, en 1509, sous l'autorité de l'archiduchesse Marguerite d'Autriche. Voici la principale de ces notes : « Anno virginei partus 1509, die jovis post dominicam de Quasimodo, 19 aprilis, nova institutio Parlamenti Dolani, auctoritate et nomine illustrissime principis, ducisse, Romanorum regis filie, domine Margarite Austrie, comitisse et domine supreme comitatus Burgundie, per nobilem et celeberrimum virum dominum Mercurinum de Gathinaria, juris u. doctorem et presidem curie supreme Parlamenti Dolani : dictum Parlamentum, seu curia suprema Parlamenti, cum duobus militibus et XI consiliariis juratis, in presentia Trium Statuum multorumque nobilium provincie Burgundie, in Dei nomine fuit solemniter inchoatum... Amen. »

Dans les marges du calendrier, on a noté un certain nombre d'événements mémorables pour la Compagnie : mort du président Pierre Desbarres (8 juin 1565) ; la réception de trois conseillers à Arbois, où la cour siégeait à cause de la peste (7 janvier 1587) ; la mort du président Boyvin, l'historien du siège de Dole (13 septembre 1650) ; l'arrivée à Dole du marquis de Castel-Rodrigo, venant pour accomplir la transformation de la ville libre de Besançon en capitale de la Franche-Comté, ce qui entraînait la déchéance de Dole : dies nigro notanda calculo, dit l'annotateur parlementaire (9 septembre 1664) ; la mort du chroniqueur Jules Chifflet, premier conseiller-clerc au Parlement (7 juillet 1676) ; la translation du Parlement à Besançon (12 novembre 1676) ; la mort du maître des requêtes Augustin Nicolas, auteur du premier plaidoyer pour l'abolition de la torture judiciaire (25 avril 1695) ; celle du conseiller Ferdinand Lampinet, historiographe du Parlement (2 mai 1710), etc.

Le feuillet qui suit le calendrier porte au recto l'acte de consécration de l'autel de la chapelle du Parlement, à Dole, par Louis du Tartre, évêque de Nicopolis, suffragant de l'archevêque de Besançon (20 mars 1583), et au verso le procès-verbal d'une cérémonie analogue faite pour la chapelle du Parlement établi à Besançon, par l'archevêque Antoine-Pierre Ier de Grammont, le 11 novembre 1677.

Parmi les griffonnis du XVIe siècle qui sont sur les feuillets de garde, nous avons relevé les dictons versifiés que voici :

Six choses sont que à monde n'ont mestier :
Prestre hardy, ne couhart chevalier,
Mittre (bourreau) piteux, ne rougneux boulengier,
Juge convoiteux, ne puant berbier.

D'arguer de la foy
Gardés bien vostre bouche,
Ne dictes de seigneur
Ne d'autruy nul reprouche ;
Mais parler de soulax
Sans mot de villonnye,
Sy voulés vivre en paix
Et mener sehure vye.

Ditz de M. Courvoisier.
Qui n'a secourt que de son gendre
Et n'a beste que chièvre à vendre,
Voisin rivière et advocatz,
Il n'en a pas fort grand soulas.

1556. Jean Courvoisier, de Lons-le-Saunier, auteur de ce dicton rimé, était conseiller au Parlement de Dole. (Voy. Dunod, Histoire du comté de Bourgogne, t. III, p. 645.)

Voir sur ce manuscrit une étude de M. J. GAUTHIER, Le livre du serment du parlement de Franche-Comté (1497-1710), dans les Mémoires de l'Académie de Besançon, année 1895, p. 91.

Reliure en bois, couvert de veau gaufré, de la 1re moitié du XVIe siècle, très détériorée