Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Importance matérielle
Biographie ou Histoire
L'entreprise d'horlogerie LIP en quelques dates :
- Fondée en 1867 par Emmanuel Lipmann, en plein centre-ville de Besançon avec une quinzaine d'ouvriers.
- 1893 : elle devient la Société anonyme d'horlogerie. 35 ouvriers y travaillent, dont une quinzaine à domicile.
- 1907 : la société quitte son bâtiment du 14 Grande rue pour la rue des Chalets. Elle compte alors environ 80 employés.
- 1914 : elle se lance dans la fabrication de pièces d'armement.
- 1931 : Lip SA compte environ 350 salariés.
- 1939 : Frédéric Lipman, dit Fred Lip, reprend les rênes de l'entreprise et modernise sa communication, mettant en scène sa propre image.
- Seconde Guerre mondiale : l'usine de la Mouillère, occupée par les allemands, devient une unité de montage pour la firme allemande Junghans.
- 1960 : Fred Lip décide de la construction d'une nouvelle usine dans le quartier de Palente, sur près de neuf hectares.
- 1969 : Lip rachète Société ornanaise de construction, spécialisée en petites machines-outils.
- 1971 : à la suite du rachat par le trust horloger suisse Ebauches SA, Fred Lip quitte l'entreprise et ses 1 500 employés.
- Juin 1973 : lorsque le personnel apprend que la direction souhaite licencier 480 personnes, éclate le conflit Lip, grève la plus médiatisée de l'histoire ouvrière française. Ses traits marquants sont la démocratie interne de la lutte, l'appropriation et la vente du stock de montres, la reprise de la production par les grévistes pour leur propre compte, l'originalité des actions en vue de populariser le mouvement, sa longue durée et les soutiens que les grévistes sont parvenu à gagner.
- 29 septembre 1973 : Besançon connaît la plus grande manifestation de rue de son histoire, en soutien aux Lip. Outre Charles Piaget, on compte parmi les animateurs du conflit Rolland Vittot, Jean Raguenès, Fatima Demougeot, Monique Piton, Noëlle Dartevelle.
- Mars 1974 : reprise du travail après la signature des accords de Dole, qui prévoient de reprendre l'ensemble du personnel.
- 1974-1976 : l'activité est reprise par la Compagnie européenne d'horlogerie, sous la direction de Claude Neuschwander. Mais cette société est à son tour mise en liquidation, quand lui fait défaut le soutien des banques, du gouvernement et des industriels.
- A partir de 1978 : après une nouvelle phase de conflit, les salariés forment plusieurs coopératives.
- 1981 : les salariés doivent quitter le site de Palente en 1981. La plupart cessent leur activité au cours des années 1980.
- Juillet 1982 : Mme Joëlle MAUERHAN, conservatrice du Musée du Temps, sauve de la destruction une partie des documents de l'entreprise LIP.
- 19 janvier 2009 : dépôt de ces documents (105 cartons) par le musée du Temps aux Archives municipales.
- 3 février 2009 : 29 cartons sont récupérés au musée des Beaux-arts.
De Lip, on retient surtout le conflit social de 1973-1974. Cette grève a marqué la mémoire bisontine, mais aussi nationale, et fait progresser les dispositifs d'indemnisation des travailleurs licenciés. Elle a contribué à populariser l'idée d'autogestion, promue à l'époque par le syndicat CFDT, avec le slogan : « c'est possible : on fabrique, on vend, on se paie ». C'est également dans le sillage de cette lutte que ce crée le groupe femmes de Lip, un des premiers en France, qui en inspirera d'autres.
Sources complémentaires :
Ouvrage de référence : Donald Reid, L'affaire Lip. 1968-1981, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2020, 537 p.
Etat des fonds d'archives concernant Lip : https://archives.doubs.fr/page/lip---etat-des-sources
Histoire de la conservation
En juillet 1982, Joëlle MAUERHAN, conservatrice du Musée du Temps, sauve in extremis de la destruction, mais de façon aléatoire devant l'urgence, une partie des documents de l'entreprise Lip, le reste partant à la décharge. Ces archives sont alors entreposées au Musée du Temps et reconditionnés dès 1993, beaucoup ayant souffert de l'humidité, d'autant plus que le papier et l'encre utilisés sont de mauvaise qualité.
A la lecture de différents chronos courrier, on apprend que : « &les documents sur Lip sont rares, les évènements s'étant malheureusement chargés de détruire les archives » (27 et 31 Janvier 1967).
Une politique de micro-filmage des papiers a été mise en place les 14 mars et 9 septembre 1968. C'est ce que confirme le compte-rendu des « Décisions prises à la réunion classement/microfilm du 21/9 » en date du 24 septembre 1968 et rapportées par André Camboly : « 1- F. Lip décide que le microfilm constitue notre système d'archivage normal et universel [&].
1° étape : classement. Une partie des documents doit être détruite dès l'origine & Ceci est valable pour tous les secteurs, en particulier :
Dossiers clients horlogerie : tenir compte particularités des rapports avec les détaillants.
Dossier clients industrie et fournisseurs : l'existence d'une fiche suivant le résumé de correspondance permet d'alléger le classement.
Comptabilité : les dossiers seront gardés 4 ans, jusqu'aux contrôles de l'administration (Sécurité Sociale, etc&). Ils seront ensuite détruits.
2° étape : microfilm. Avant de microfilmer les dossiers, ceux-ci doivent être apurés de tous les documents devenus inutiles& Il est en effet plus économique par exemple, de rembourser une montre à un client que de microfilmer des milliers de documents. La masse des documents ainsi détruite est de l'ordre de 250 000 : 50 000 de comptabilité, 150 000 pour le commercial horlogerie Métro/Export, 50 000 de divers (com/al Ind. / Appros./ Personnel, etc&). Et représente une économie de films de 2000 Frs / an ».
Lors du sauvetage par Mme MAUERHAN, alors que le sol en était jonché, deux microfilms ont été récupérés !
Par ailleurs, du fait des liquidations judiciaires de 1973 et 1976, l'ensemble des dossiers du personnel et de la comptabilité a pu être déposé chez les administrateurs judiciaires : ici, ces documents sont inexistants.
En janvier 2009, le musée du Temps dépose ces documents (105 cartons) aux Archives municipales : le fonds Lip est coté 5Z. Le 3 février 2009, 29 autres cartons sont récupérés au musée des Beaux-arts.
Modalités d'entrées
- 19 janvier 2009 : dépôt de documents (105 cartons) par le musée du Temps aux Archives municipales.
- 3 février 2009 : 29 cartons sont récupérés au musée des Beaux-arts.
Conditions d'accès
Communicable
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives municipales et communautaires de Besançon
Conditions d'accès
Communicable
Conditions d'accès
Communicable
Conditions d'accès
Communicable
Cote/Cotes extrêmes
Date
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Traitement : Conservation
Conditions d'accès
Communicable
Mots clés matières
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