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« A la loupe » (2012)

Ânkhpakhered, dessinateur du domaine d’Amon

Ankhpakhered

Les radios anciennes comme les scanners récents ont révélé des détails d’une précision étonnante sur la personne physique d’Ankhpakhered. L’examen de son cercueil permet, quant à lui, de situer le personnage dans la société égyptienne d’une certaine époque ; son style, en effet, est caractéristique de l’art funéraire de la XXVe et du début de la XXVIe dynastie (VIIème s. avt. J.-C).

Couvercle du sarcophage d'Ânkhpakhered

Par ailleurs, plusieurs éléments permettent de considérer notre homme comme thébain. Ankhpakhered («L’enfant vit») est un nom particulièrement apprécié dans la Thèbes de la Basse Époque (XXII-XXVIe dynasties). Sa fonction de dessinateur du domaine d’Amon le rattache au personnel du grand dieu thébain, alors que son père, Horoudja, était prêtre-ouâb (= pur) de la déesse Neith de Saïs, ce qui indique probablement que sa famille était originaire de la même ville du Delta que la famille régnante de la XXVIe dynastie. Les inscriptions du cercueil livrent également le nom de sa mère, Méhytemousekhet, en vogue à cette même époque (c’était, notamment, celui de l’épouse de Psammétique Ier, le fondateur de la dynastie).

Bien que son pouvoir ait fortement diminué depuis l’époque de Séramon, le temple d’Amon est encore, à la XXVIe dynastie, une « entreprise » d’une ampleur considérable qui emploie un personnel très nombreux — membres du clergé, administrateurs et techniciens (orfèvres, tisserands, sculpteurs, etc.), chaque corps de métier étant fortement hiérarchisé. La relative modestie de la fonction exercée par Ankhpakhered explique en partie la simplicité de son équipement funéraire, constitué uniquement d’une cuve et d’un couvercle qui abritent la momie revêtue d’une résille sur laquelle sont accrochées quelques amulettes.

Cuve du sarcophage d'Ânkhpakhered

Conformément au goût du temps, le cercueil porte un décor peint très sobre qu’on devine en dépit de l’état de conservation médiocre du couvercle : les couleurs semblent avoir été lavées et sont diluées en maints endroits. Sous l’image de la déesse Nout aux ailes étendues, là où se trouvaient les bras en relief sur les pièces des époques précédentes, une bande est consacrée, en deux scènes adossées, au verdict du Jugement du mort : celui-ci, sorti vainqueur de l’épreuve, est amené devant d’Osiris, seigneur de l’au-delà. Le bas du couvercle est divisé en petits tableaux présentant diverses divinités debout dans leur chapelle.

Tout le reste du cercueil est décoré d’extraits du Livre des morts. Sur la surface extérieure de la cuve, les textes sont copiés en colonnes et en lignes où alternent les fonds blancs, rouges et jaunes. Le décor interne du couvercle et de la cuve se compose de lignes de hiéroglyphes cursifs écrits en noir sur un fond blanc. Les passages du Livre des morts rassemblés sur ce cercueil sont consacrés (chapitres 1 à 7 et 9) aux funérailles, à l’issue heureuse, pour le défunt, du Jugement au tribunal d’Osiris (chapitre 19) et à la survie de l’âme (ba) dans l’au-delà (chapitres 85 et 89). Textes et représentations illustrent certes les croyances d’une époque, mais aussi le choix particulier du défunt ou de sa famille.

A. Gasse in  « La momie aux Amulettes » Toutankhamon Magazine, 2008, p. 39-42
Exposition au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, Besançon, du 11 juin 2008 au 12 janvier 2009.

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