L'abbé Jean-Baptiste Boisot (1639 – 1694)

Abbé de l’abbaye bénédictine de Saint-Vincent à Besançon, Jean-Baptiste Boisot lègue en 1694 par testament une grande partie de ses livres et objets d’art aux « révérends pères » de l’abbaye à la condition « qu’ils mettront le tout dans une sale qui sera ouverte deux foys la semaine a touts ceux qui voudront y entrer ».
Outre les livres (près de 2500 numéros répertoriés en 1695) et les médailles qui composent la plus importante part du fonds, le testament cite et détaille explicitement des « bustes et peintures ».
Les inventaires font état de onze tableaux et quatre bustes pour les objets d’art, dont dix semblent encore conservés aujourd’hui. Parmi eux, quatre tableaux faisaient partie de la collection Granvelle dispersée dès le tout début du XVIIe siècle et dont l’abbé Boisot achète les restes en 1664 aux comtes de la Baume de Saint-Amour, héritiers des Granvelle.
Sans parler de musée à proprement parler, l’insistance de Boisot à ce que ces quelques objets bénéficient des mêmes conditions que la bibliothèque publique qu’il met en place, notamment leur conservation et leur inventaire soignés, mais aussi leur mise à disposition de tous, leur confèrent un statut de collection publique. La première connue en France.