« A la loupe » (2015) > Bêtes d'expo
Bestiaire médiéval
Dans le cadre de l’exposition « Bêtes d’expo ! » organisée à la Citadelle par le Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, la Bibliothèque municipale vous propose un parcours autour de l’animal dans ses livres du Moyen Age :
- manuscrits : copiés et enluminés à la main, sur parchemin ; ce sont des livres uniques
- incunables : livres imprimés entre 1450 et la fin de l’année 1500 ; ils sont imprimés en plusieurs exemplaires (180 à 200 en moyenne), sur papier, illustrés de gravures sur bois. Incunable vient du latin incunabulum : berceau ; ce sont les « bébés de l’imprimerie ».
Vous trouverez aussi exposées des pages du livre réalisé par des enfants sur le thème du bestiaire fabuleux. Pendant l’année scolaire 2014-5015, cinq classes primaires de Besançon ont visité la bibliothèque, découvert des manuscrits, écrit des histoires d’animaux fabuleux et réalisé un livre en sérigraphie avec l’atelier de graphistes Supersenor.
La création des animaux

Création des oiseaux et des mammifères
Hartmann SCHEDEL. – Liber chronicarum [Livre des chroniques]. – Nuremberg : Anton Koberger pour Sebald Schreyer et Sebastian Kammermeister, 1493, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 4
Communément désigné sous le titre de Chronique de Nuremberg, ce grand in-folio de 326 feuillets est un des incunables illustrés le plus célèbre. Son tirage a été exceptionnel pour l’époque (1400 exemplaires).
Le médecin humaniste de Nuremberg Hartmann Schedel (1440-1514) y raconte l’histoire du monde en huit époques, de la Création du monde au Jugement dernier. L’ouvrage comporte 1 821 gravures sur bois. Les folios I à V représentent la création du monde : ici le cinquième jour avec la création des oiseaux et des poissons et, à droite, le sixième jour avec la création des animaux terrestres, dont l’homme fait partie.
Animaux du quotidien

Troupeau de moutons, dans L’Annonce faite aux bergers
Heures à l’usage de Rouen, manuscrit enluminé à Rouen (Normandie) vers 1480-1490.
Besançon BM Ms. 153
Un livre d’heures est un livre de prières à l’usage des fidèles laïcs, organisé selon les heures liturgiques du jour (matines, laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies). Ce nouveau livre de dévotion apparaît en Europe au milieu du XIIIe siècle, et se développe à partir du XIVe siècle et jusqu’au XVIe siècle, d’abord manuscrit, puis imprimé. Il est le plus souvent abondamment illustré et décoré.
L’âne et le bœuf, dans La Nativité

Heures à l’usage de Langres, manuscrit enluminé, Bourgogne, vers 1460-1470.
Besançon BM Ms. 141
L’âne de la Fuite en Egypte

Heures à l’usage de Besançon, manuscrit enluminé, Franche-Comté, vers 1420-1440.
Besançon BM Ms. 122
L’enluminure s’inscrit dans la lettrine D au début de la prière « Deus in adjutorium meum intende » : Ô Dieu, hâte-toi de me délivrer - Psaume 70 (69)
Scène de chasse

GILLES de ROME. - De regimine principum [Du gouvernement des princes], manuscrit, Paris, fin XIIIe siècle.
Besançon BM Ms. 433
La lettrine E au début du texte représente l’auteur offrant son livre, un traité sur les devoirs du souverain, au roi de France Philippe le Bel. Sur la baguette d’encadrement en bas du texte, deux chiens de chasse poursuivent un lièvre et un cerf ; sur les rinceaux de la marge de droite, un faucon guette un oiseau. Ces marginalia (images dans les marges d’un manuscrit, sans rapport avec le texte) rappellent que la chasse est l’activité préférée au Moyen Age de l’aristocratie laïque à qui bien souvent les manuscrits étaient destinés.
Hortus sanitatis [Le jardin de santé]. – Mayence, Jakob Meydenbach, 1491, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 324
Cette encyclopédie scientifique anonyme, illustrée de nombreuses gravures sur bois, traite à la manière médiévale des différents règnes de la nature : les végétaux, les quadrupèdes [« De animalibus »], les « animaux volants » (oiseaux, chauve-souris et insectes), les poissons, serpents et monstres marins, les minéraux. Son titre « Jardin de santé » en indique bien l’objectif principal qui est thérapeutique : il s’agit de présenter les éléments du monde naturel en fonction de leur apport à la santé et au bien-être de l’homme.
BARTHELEMY L’ANGLAIS. - Le Propriétaire des choses. – Lyon, Johann Siber, vers 1484, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 61
L’auteur, un franciscain anglais du XIIIe siècle, a écrit en latin une encyclopédie d’histoire naturelle vers 1247, qui a connu un grand succès au Moyen Age : de nombreux manuscrits, des traductions dans les différentes langues européennes et de nombreuses impressions au XVe siècle. L’ouvrage de frère Barthélemy se voulait une description ordonnée de l'univers, une intelligence des choses par la connaissance de leurs propriétés : le titre original De Proprietatibus rerum a été transformé dans la traduction française en Propriétaire.
Bétail : bovins, moutons et porc

Les fais et concquestes du noble roy Alexandre, manuscrit enluminé, Nord de la France, vers 1470-1480.
Besançon BM Ms. 836
L’enluminure représente un épisode du siège d’Ephèse : des fourrageurs de l’armée de Clarus qui tentent de s’emparer du bétail des assiégés sont repoussés par une sortie des défenseurs de la ville. On notera au premier plan un porc domestique noir : le cochon médiéval n’a pas encore la teinte rosée qu’on lui connaît aujourd’hui.
Vaches et moutons paissant
VIRGILE. - Œuvres complètes, commentaires de Christoforo Landino et Domizio Calderini. - Venise, Bartolomeo Zani, 1491. – Incunable
Besançon BM Inc. 119
Un possesseur de cet incunable vénitien a ajouté dans la marge inférieure, au début de chacun des chapitres des différentes œuvres de Virgile (ici le livre III des Géorgiques consacré à l’élevage des troupeaux) des dessins à la plume, à l’encre brune.
Singe, lion, ours enchaîné, ours (?) sur un chameau

Pontifical à l’usage de Beauvais, manuscrit enluminé, Paris, entre 1375 et 1400.
Besançon BM Ms. 138
La plupart des lettrines de ce manuscrit contiennent des représentations d’animaux, et relèvent des marginalia : ces illustrations n’ont pas de rapport avec le texte (un pontifical contient les différentes prières et l’ordre des cérémonies qu’un évêque doit accomplir). Ces animaux peuvent avoir une fonction symbolique, mais il ne faut pas oublier qu’on les trouve au Moyen Age dans les ménageries aristocratiques.
L’animal dans la fable

Le loup et l’agneau ; La grenouille et le rat ; Le corbeau et le renard ; Le loup et la cigogne
Textes politiques et moraux à l’usage des princes, manuscrit enluminé, Paris, 1372.
Besançon BM Ms. 434
Le roi de France Charles V a fait copier et enluminer ce recueil pour la bibliothèque du palais du Louvre : il rassemble neuf textes qui proposent une réflexion sur le pouvoir, la souveraineté et le gouvernement idéal. Le choix de fables d’Esope participe de ce projet : les fables, très lues au Moyen Age, sont une des bases de l’enseignement moral.
Le loup et l’agneau ; La grenouille et le rat ; Le corbeau et le renard ; Le loup et la cigogne
Le loup et l’agneau ; Le lion devenu vieux
ESOPE. Fabulae [Fables]. - Basel : Jacob Wolff, vers 1489, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 440

Le loup et l’agneau
Fleur des chroniques, manuscrit enluminé, Paris, vers 1385
Besançon BM Ms. 677
Parmi les événements relatés dans cette chronique universelle, figure Esope : « En ce temps fu Hysophe qui fist ses fables si renommées pour corrigier la vie des hommes esquelles fablez il amayne bestes et oisseaulx … » ; le chroniqueur a choisi de donner une traduction d’une des fables les plus connues « Le loup et l’aignel ».
Le loup et l’agneau ; La grenouille et le rat
ESOPE. Fables, traduites en allemand par Heinrich Steinhöwel. - Strasbourg : Heinrich Knoblochtzer, 1482, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 262
L’animal zodiaque
Dans les calendriers médiévaux, où les fêtes les plus importantes sont écrites en or ou à l’encre rouge, on trouve souvent une miniature représentant le signe du zodiaque, ainsi qu’une scène du « travail du mois »

Taureau (décembre !) et bélier (mars)
Psautier à l’usage de Limoges, manuscrit enluminé, Paris, entre 1200 et 1250.
Besançon BM Ms. 140
L’enlumineur a fait figurer par erreur le taureau pour le mois de décembre, au lieu du capricorne (en revanche, l’abattage du cochon correspond bien à décembre) et le relieur a interverti les feuillets du calendrier : mars suit décembre …
Sagittaire (novembre) et Capricorne (décembre)
Horae ad usum Romanum [Heures à l’usage de Rome]. – Paris, Jean Maurand pour Antoine Vérard, 1498, in-quarto. – Incunable
Besançon BM Inc. 510
Le libraire parisien Antoine Vérard, actif de 1485 à 1512, s’était fait une spécialité du livre d’heures de luxe : cet incunable est imprimé sur parchemin ; les gravures sont remplacées par des enluminures (l’incunable imite ainsi un manuscrit) ; de plus le calendrier a été remplacé par un texte entièrement manuscrit. Outre les signes du zodiaque, on trouve sur le feuillet de droite l’aigle, symbole de l’évangéliste Jean.

Lion (août)
Heures à l’usage de Rome, manuscrit enluminé par Jean Colombe, Bourges, vers 1480-1485.
Besançon BM Ms. 148
Cancer, Scorpion et Poissons
Guido BONATO. - Decem tractatus astronomiae [10 traités d’astronomie]. – Augsburg, Ehrard Ratdolt, 1491, in-quarto. – Incunable
Besançon BM Inc. 536
Célèbre astronome mais aussi astrologue (Dante le place pour cela dans son Enfer) florentin du XIIIe siècle, Guido Bonato écrit son traité d’astronomie vers 1277. La première édition imprimée est celle-ci, très soigneusement illustrée. Les principes du système ptoléméen y sont exposés, avec le résultat des propres recherches astronomiques de Bonato (description d’étoiles jusqu’alors inconnues) qui se mêlent à diverses considérations astrologiques.
Animaux fabuleux, hybrides, zoomorphes

Etre hybride chevauchant un hybride escargot, en marge de la Fuite en Egypte
Heures, manuscrit enluminé, France, vers 1480-1490
Besançon BM Ms. 156
Hybride vient du latin ibrida signifiant « bâtard, de sang mêlé ». C’est un être composite procédant de la réunion de plusieurs éléments caractéristiques d’espèces différentes.

Hybride à tête de femme et corps d’oiseau dans la marge d’une Annonce aux bergers
Heures à l’usage de Rome, manuscrit enluminé, Flandres (Bruges : attribué au « Maître aux rinceaux d’or »), vers 1425-1450
Besançon Ms. 50
Ce manuscrit a été copié pour une femme, Bartolomea, dont le nom figure en lettres d’or au début du texte. Outre l’hybride, on remarque un singe dans la marge de gauche.

Dragons
Heures à l’usage de Sarum et de Poitiers, manuscrit enluminé, Rouen, par Jean Boyvin, vers 1495-1500
Besançon BM Ms. 136
La marge encadrant la représentation de Jean écrivant son évangile à Patmos est très richement illustrée : on y trouve des animaux du quotidien (un petit étang avec canard, grenouille, échassier), des oiseaux (l’un d’eux est visé par un arbalétrier juché sur un rinceau), un singe et trois dragons.

Dragons, oiseaux, lapins, poissons
AVICENNE. – Canon medicinae [Canon de la médecine], manuscrit enluminé, Paris, vers 1250-1300
Besançon BM Ms. 457
L’encadrement de la première page de ce manuscrit médical associe des oiseaux, des dragons, un lapin, un poisson. Dans la colonne de droite, où l’on trouve le début de la table des matières, les bouts-de-ligne (l’espace resté blanc à la fin de la ligne) sont remplis par des représentations d’animaux : poissons, oiseaux, chien, êtres hybrides, dragons.

Lettrine Q en forme de dragon
GREGOIRE Ier. – Moralia in Job [Commentaires moraux sur le Livre de Job], manuscrit enluminé, XIIe siècle
Besançon BM Ms. 179

Hybride
Evangéliaire à l’usage de Paris, manuscrit enluminé, Paris, XIVe siècle
Besançon BM Ms. 145
Au coin inférieur de la lettrine I enluminée (Mathieu écrivant son évangile), un être à torse et tête d’homme sur un corps de dragon souffle dans une trompette.

Hartmann SCHEDEL. – Liber chronicarum [Livre des chroniques]. – Nuremberg : Anton Koberger pour Sebald Schreyer et Sebastian Kammermeister, 1493, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 7
Sur cette page sont représentées des créatures semi-humaines, monstres hybrides qui sont moins des inventions des illustrateurs que des créatures que les hommes du Moyen Age s’attendent à rencontrer aux limites du monde connu : le cynocéphale (homme à tête de chien), le blemmye (sans tête, sans cou, avec les yeux et la bouche sur la poitrine), le sciapode (avec une jambe unique terminée par un pied gigantesque, qui lui sert de parasol pour se protéger du soleil), le cyclope, le panotéen (avec ses longues oreilles dans lesquelles il s'enveloppe pour dormir) ...

Psautier avec commentaire, manuscrit, France, 1ère moitié du XIIe siècle
Besançon BM Ms. 33
La seule décoration de ce manuscrit se compose de lettrines dessinées à la plume et représentant des animaux. A gauche un fauve (?) forme la lettre Q ; à droite le B du premier psaume (« Beatus vir qui non abiit … ») abrite un griffon et un lion.

GAUTIER de COINCI, Les Miracles de la Vierge,
manuscrit enluminé, Est de la France, 3e quart du XIIIe siècle
Besançon BM Ms. 551
Le moine Gautier de Coinci (1177-1236) met en vers français des récits de miracles au schéma narratif identique : le héros se distingue par sa vénération pour la Vierge Marie ; il succombe au péché, mais finit par se repentir et sa dévotion à Marie lui assure le salut.
Les illustrations dans les colonnes du texte commentent le récit. Cependant, l’une des deux de cette double page n’a aucun caractère narratif : deux gros poissons surmontent un entrelacs, où un chien poursuit un lièvre.
Le manuscrit se caractérise également par ses motifs marginaux (marginalia) sur les trente premiers feuillets, avec de nombreuses représentations d’animaux ou de scènes de chasse. Ici, on retrouve des animaux réels (bœuf, ours, lion, bouquetin …), mais aussi les êtres fabuleux (blemmyes, sciapode) que l’on trouve encore dans le texte de Schedel deux siècles plus tard.

Psautier dit de Bonmont, manuscrit enluminé, Allemagne du Sud, 1260
Besançon BM Ms. 54
Ce manuscrit où sont copiés les 150 psaumes bibliques a été réalisé pour un monastère de religieuses cisterciennes, dans le diocèse de Constance. Il a été copié par une femme. Les enluminures sont typiques du Zackenstyl, style roman tardif dit des "plis cassés », caractéristique de l'art allemand des XIIe et XIIIe siècles.
Le texte est orné de 23 grandes lettrines composées de rinceaux et d’animaux fantastiques, peintes sur fonds d'or, ainsi que par des bouts-de-ligne (l’espace resté blanc à la fin de la ligne) réalisés à la plume avec des encres de couleurs, représentant pour la plupart des figures animales ou zoomorphes.
Dans la lettrine D, un cerf attaqué par un dragon est étranglé par la queue de ce dernier. Dans les bouts-de-ligne de cette double page, on trouve un oiseau, une scène de chasse (un homme avec des bois de cerf sur la tête sonne du cor et tient par la queue un chien poursuivant un lièvre) et un cynocéphale (homme à tête de chien) couronné.

Pontifical à l’usage d’Amiens, manuscrit enluminé, Amiens, vers 1500
Besançon BM Ms. 135
Un dragon et deux êtres hybrides se dissimulent dans les rinceaux de la bordure.
Cynocéphale et dragon
Jean de MANDEVILLE. - Le Livre des merveilles du monde ; traduit en allemand par Michel Velser. - Augsburg, Anton Sorg, 1481, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 399
Jean de Mandeville a écrit son livre en 1356 sous la forme d’un récit de voyage ; c’est en fait une description du monde au XIVe siècle, une géographie à la fois réelle et fabuleuse. Ce fut un best-seller aux XIVe et XVe siècles (plus de 250 manuscrits conservés, 44 éditions incunables en latin, allemand, anglais, français, italien et néerlandais).
Les miniaturistes et les graveurs sur bois ont illustré à plaisir la galerie d'êtres plus ou moins monstrueux dont Mandeville peuple les contrées lointaines que peu d’Occidentaux ont vues. Ainsi, les îles de l’océan Indien, au nombre de 5.000 selon lui. On trouve ici l’île Macameron où les hommes et les femmes à têtes de chien appelés cynocéphales (« weib und man haben alle hunds hauptet und man heyst sy canocephalos ») adorent comme dieu un bœuf ; l’Ile Siloé, elle, est « pleine de dragons, de serpents et de crocodiles » (« voller tracken und schlangen und cocodrillen »).
Le serpent à tête humaine de la tentation d’Eve
Speculum humanae salvationis [Miroir du salut humain], traduction en allemand. - Basel : Bernhard Richel, 1476, in-folio. – Incunable
Besançon BM Inc. 49
Ce texte chrétien anonyme, écrit en latin vers 1310-1320, a été l'une des œuvres les plus diffusées à la fin du Moyen Âge, traduit en français, allemand, anglais, néerlandais et tchèque. Il décrit la chute de l'Homme et l'histoire de sa rédemption par le Christ ; il utilise le principe de la « typologie biblique » : chaque fait de la vie du Christ se retrouve annoncé dans un ou plusieurs épisodes de l'Ancien Testament ou de l'histoire païenne.

Marguerite se délivrant du dragon
Heures à l’usage de Besançon, manuscrit enluminé, Besançon, vers 1480
Besançon BM Ms. Z 607
La légende raconte que sainte Marguerite, particulièrement vénérée en Bourgogne et en Franche-Comté, a été avalée par un dragon, dont elle transperça miraculeusement le ventre avec une croix et en sortit indemne.
Ce manuscrit a été acquis par la bibliothèque de Besançon en 2003, avec l’aide des Amis des musées et de la bibliothèque de Besançon.

Bréviaire à l’usage de Besançon, manuscrit enluminé à Rouen pour l’archevêque de Besançon, Charles de Neufchâtel, vers 1483-1485.
Besançon BM Ms. 69
Ce manuscrit a été enluminé en Normandie (Charles de Neufchâtel qui s’était rallié à Louis XI en 1479, lors de la tentative de mainmise de ce dernier sur le Comté, avait reçu l’évêché de Bayeux) par l’atelier du Maître de l'Échevinage de Rouen, actif entre 1450 et 1485 ; plusieurs des enluminures ont été réalisés par des enlumineurs rouennais réputés, Jean Serpin et Jean Boyvin.
Ce manuscrit avec une centaine de miniatures (ici la Pentecôte) comporte des marges illustrées de feuillages, fleurs, fruits et oiseaux où se glissent des animaux fabuleux : ici un griffon, un dragon à crête avalant une fraise et une sirène se peignant devant un miroir.