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« A la loupe » (2012) 

La mosaïque de Palestrine

La reproduction de la mosaïque de Palestrine occupe une partie à part dans le beau livre de Caylus sur les peintures romaines (1757). Cette mosaïque représente le Nil en crue et symbolise l’Egypte, telle que la voyaient les Romains.  

La mosaïque chez Caylus

L’Egypte fascine les Romains, car elle est à la fois le berceau d’une antique civilisation, et un pays exotique par ses habitants, ses coutumes, ses animaux. On trouve des mosaïques « nilotiques » dans toute la Méditerranée, dès le IIème siècle avant J.-C., avec cette mosaïque de Palestrina, et jusqu’au VIème siècle après J.-C.  

La mosaïque chez Caylus

La mosaïque à Palestrina

La mosaïque mesure 5,85 x 4,31 m, elle a été réalisée pour le temple de Praeneste (aujourd’hui Palestrina, près de Rome). Elle est transférée vers 1647 au palais de la famille Barberini, toujours à Palestrina, aujourd’hui le musée archéologique. 

La mosaïque à Palestrina

Plafond de tombeau

Le comte de Caylus est un amateur éclairé qui a consacré sa fortune à publier le Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, gauloises (7 volumes, 1752-1767). Ces livres sont illustrés en couleurs, par des gravures peintes à la main. Grâce à ces reproductions, les motifs des peintures antiques récemment redécouvertes en Italie peuvent se diffuser à travers toute l’Europe, et influencer la décoration intérieure des palais. 
Ce livre a été acheté en 2006 par la bibliothèque avec l’aide des Amis des Musées et des Bibliothèques et du Ministère de la Culture, pour compléter la collection Pierre-Adrien Pâris. 

Plafond de tombeau

Détail : personnage royal

Dans la première partie , l'auteur, Barthélémy, critique les hypothèses des « antiquaires », c’est-à-dire des historiens de l’époque. D’après lui, la scène se passe sur l’île d’Eléphantine en Haute-Egypte ; le Nil est en crue. L’Empereur Hadrien reçoit un vase sous une tente. Son voyage en Egypte aurait pour but d’inspecter les frontières de l’Empire romain, ici la frontière avec le royaume d’Ethiopie. On considère aujourd’hui que la mosaïque représente la Haute-Egyte avec les Ethiopiens, et la Basse-Egypte avec la ville d’Alexandrie; un couple royal assiste aux festivités liées à la crue du Nil.

Réf : thèse d'Ismérie Boissel. L'Egypte dans les mosaïques de l'Occident romain : images et représentations (de la fin du IIème siècle avant J.-C. au IVème siècle après J.-C.), 2007, p. 378-385.

Détail : crocodiles et hippopotames

La seconde partie comporte une description détaillée de la mosaïque : personnages, bâtiments, animaux, arbres et plantes et les bateaux de charge (le baris évoqué par Hérodote). L'auteur a consulté l’« oracle Jussieu » (directeur du Jardin des Plantes) pour identifier les animaux. Non sans peine, car le nom en grec a parfois été déformé lors du transfert de la mosaïque du temple vers le palais Barberini, où elle est redimensionnée à la taille de la pièce. De plus, ce n’est qu’en 58 avant J.-C., lors de jeux donnés au cirque, que Rome voit pour la première fois des crocodiles et des hippopotames vivants. (Boissel p. 129).

Détail : crocodile panthère

Si les hippopotames et les crocodiles sont pourtant représentés de manière réaliste, ce n’est pas le cas pour tous les animaux. Certains sont imaginaires : « Ce crocodile-panthère est un de ces animaux extraordinaires, dont les Anciens peuplaient l’Afrique. Les Grecs disaient, qu’en fait de monstres, cette partie du monde produit sans cesse quelque chose de nouveau. Les Romains ont répété ce proverbe. » (Boissel,  p. 31).

Détail : nilomètre

Le nilomètre est un objet éminemment égyptien. Celui-ci, devant un temple, est un puits circulaire qui permet d’observer la montée des eaux. Sans doute s'agit-il du nilomètre d’Elephantine, en Haute-Egypte, car c'est d'abord là que l'on pouvait détecter les premiers signes de la montée des eaux au mois de juin. La crue du Nil donne lieu à des fêtes religieuses. 

Détail : Les îles formées par la crue

A cause de la crue du Nil, les Romains représentent habituellement l'Egypte sous forme d'îles. Or, « le revêtement imperméable des mosaïques permettait qu’elles reçoivent de l’eau et ce d’autant plus qu’en chassant les poussières, l’eau en ravivait toutes les couleurs. La mosaïque de Palestrina était couverte par un mince filet d’eau [,,,]. L’eau suintait à travers les parois rocheuses partiellement artificielles de la grotte et venait inonder le pavement. Ce dernier a été construit avec une légère inclinaison pour permettre son évacuation. Pour Henri Lavagne, ce procédé permettait de créer une inondation artificielle qui rappelle celle du Nil. » (Boissel, p. 97).

Détail : nélombos et lotus

Barthélémy parle aussi du millet (mil), et des trois variétés de lotus : à fleurs blanches (Nymphaea lotus), à fleurs bleues (Nymphaea caerulea) et le lotus à fleurs roses ou nélombo (Nelumbium speciosum, Nelumbium nuciferum ou Nelumbo nucifera). Comme pour un nénuphar, les feuilles des lotus sont plates et flottent sur l’eau alors que celles des nélombos, en forme d’entonnoir pouvant atteindre jusqu’à 60 cm de diamètre, sont portées bien au-dessus de l’eau par une longue tige épineuse (Boissel , p 154). L'Égyptien sur la barque en papyrus porte une feuille de nélombo retournée avec une tige verte à son sommet. 

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