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  « A la loupe » (2019)

L'horlogerie dans ses murs. Lieux horlogers de Besançon et du Haut-Doubs

Vue de la façade principale de la SIDHOR (© Yves Sancey)

La nouvelle exposition du musée du Temps met en valeur l’histoire horlogère locale et les empreintes que celle-ci a laissées dans les paysages de Besançon et du Haut-Doubs.

Elle a été imaginée conjointement par l’équipe du musée et par le service Inventaire et Patrimoine de la région Bourgogne-Franche-Comté, qui a pour mission de recenser, étudier et faire connaître les monuments et richesses artistiques de son territoire.

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Exposition l'Horlogerie dans ses murs 

Photographie d’un atelier de l’entreprise Hatot (Besançon), 1933

L’exposition valorise l’aboutissement de deux études majeures consacrées au patrimoine horloger.​​

De 2013 à 2018, Laurent Poupard a étudié dans le Haut-Doubs plus de 630 éléments en lien avec l’horlogerie : patrimoine bâti (486 fermes, maisons, ateliers ou usines), mobilier (151 machines et objets industriels) mais également immatériel (savoir-faire, formation…).

À Besançon, le travail mené en 2017-2018 par Raphaël Favereaux a dévoilé près de 70 sites liés aux industries horlogères ou micromécaniques, qu’ils soient discrets, à l’image des petits ateliers disséminés dans le centre ancien, ou plus facilement identifiables dans le cas des usines ou manufactures.​

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Le service de l'inventaire et du patrimoine 

Plaque émaillée pour le décor de boîte de montres, Frainier (Morteau), fin du XIXe siècle

Si les deux territoires de Besançon et du Haut-Doubs présentent une histoire et des réalités spécifiques, qui ont souvent alimenté une rivalité, c’est leur complémentarité qui a permis de faire du Doubs le premier département horloger de France, en interaction permanente avec la Suisse voisine. 

Une quarantaine de sites repérés par le service Inventaire et Patrimoine sont présentés dans l’exposition. Ils ont été sélectionnés selon divers critères, parmi lesquels la nature de l’édifice, la répartition géographique et l’existence d’objets et documents attestant de leur activité horlogère.​

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Publicité extraite de La montre française, 1956

L’horlogerie se développe dans le Haut-Doubs (actuel Pays horloger) à partir du milieu du XVIIIe siècle pour fournir au voisin suisse composants et main-d’œuvre. Elle est particulièrement adaptée aux conditions topographiques et climatiques locales : lorsque la neige cloître les habitants chez eux, elle leur procure une activité saisonnière. 

À la fin du XIXe siècle, les ateliers se rassemblent dans les bourgs, où apparaissent des usines telles les fabriques d’ébauches Parrenin à Villers-le-Lac (1877).

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Maquette de démonstration de l’échappement à cylindre, début du XXe siècle

Le Haut-Doubs détient un quasi-monopole pour la fabrication de l’échappement à cylindre, le type d’échappement plus répandu jusqu’aux années 1930-1940. Le nombre des ateliers explose durant l’entre-deux-guerres et les Trente Glorieuses. Euphorie fragile, condamnée par la mondialisation et les bouleversements technologiques liés au quartz qui entraînent, à partir des années 1970, la disparition de la plupart des entreprises.​

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Carte postale publicitaire de l’entreprise Sarda (Besançon), 2e tiers du XXe siècle

Implantée à Besançon en 1793 par le Suisse Laurent Mégevand, l’industrie horlogère s’y enracine durablement dans le courant du XIXe siècle. La capitale comtoise s’affirme progressivement comme capitale française de l'horlogerie, plus exactement de la montre.

En 1875, « âge d’or » de l’horlogerie bisontine, le secteur emploie 5150 personnes (10% de la population de la ville) et fabrique 420 000 montres, soit environ 90 % de la production française. Le travail s’organise à domicile, dans la vieille ville et le quartier de Battant, et les regroupements en ateliers restent l’exception.

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Chronographe à retour Geismar (Besançon), 1er tiers du XXe siècle

La crise horlogère des années 1880 qui se manifeste par une forte concurrence étrangère et une surproduction entraîne l’apparition de manufactures (Geismar, Lipmann) regroupant plusieurs dizaines d’ouvriers, équipées de machines-outils. Le succès de la montre-bracelet entraîne la disparition des ouvriers spécialisés dans le décor des boîtes ; la crise économique de 1929 entraîne quant à elle la disparition de nombreuses entreprises. 

Paradoxalement, ceci n’empêche pas la construction d’usines modernes d’assemblage de montres, notamment dans le quartier des Chaprais (Sarda, Sidhor), ni l’apparition de petits fabricants (boîtiers de montres, cadrans, aiguilles, etc.).​

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Usine Lip de Palente (Besançon), début des années 1980

Malgré l’euphorie des années 1960 et sa course folle à la productivité (Yema, Lip, Kelton), l’horlogerie bisontine ne résiste pas à la concurrence sud-asiatique et à l’arrivée de la montre à quartz. Les dernières grandes entreprises disparaissent au tournant du XIXe siècle.

Quoique réduite aujourd’hui, l’implantation de sociétés françaises et étrangères assurant la fabrication (montres, composants et bracelets) ou le service après-vente, ainsi que les institutions de formation et de certification, attestent toujours du passé horloger de la ville.​

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En savoir plus : 

* L'horlogerie dans ses murs. Lieux horlogers de Besançon et du Haut-Doubs, Musée du Temps, 2019.

* Poupard (Laurent), Autour de la montre en pays horloger, éditions Lieux-Dits, collection Images du patrimoine, 2019.

* Le blog de l'association "Vivre aux Chaprais" consacre plusieurs articles thématiques à des sites horlogers bisontins.

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