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  « A la loupe » (2018)

Gaston Coindre (1844-1914) : sa vie

Vieux Besançon, ancien quai de Battant démoli en Mars 1865

Alors que la photographie permet déjà de documenter les villes, Gaston Coindre dessine Paris et Besançon où il habite et Salins qu’il connaît bien. Il arpente les rues et relève le moindre détail. Et parfois, il fixe sous sa plume, des bâtiments qui disparaissent, comme en 1861, les quais de Besançon avant leur démolition. Il reprend ce thème des quais disparus tout au long de sa vie. Illustrateur et graveur, il vit de son art pendant une quarantaine d’année en enseignant et en collaborant à des guides touristiques ou en proposant des dessins industriels.​ 

L'image à la loupe : Ancien quai de Battant démoli en Mars 1865

Chapelle Sainte-Hilaire, près du Rougemont (Doubs), 1869

L'élève d'Anna Maire

Gaston Coindre est né à Besançon en 1844, d’une mère bisontine Anne Baptiste Richelet, fille d’un négociant et d’un père lyonnais, Antoine Coindre, commis négociant. Il fréquente le lycée de sa ville et suit les cours d’un professeur de dessin, Anna Maire (1828-1906). Il collabore avec elle en 1868, pour le recueil « Les Hautes montagnes du Doubs entre Morteau, Le Russey, Belvoir et Orchamps-Vennes depuis les temps celtiques... ». Tous les deux sont reçus à diner chez Alexandre Bertrand en avril 1868. Coindre connaît bien cet artiste amateur. En effet, la maison de sa grand-mère est voisine de celles des Bertrand, rue de l’école.​ Il évoque dans Mon vieux Besançon les cahiers d’Alexandre Bertrand déposés à la bibliothèque​ municipale. 

L'image à la loupe : Chapelle Sainte-Hilaire

Terrasses d’une grande villa (1760)

La copie de Maîtres 

Le jeune homme est l'aîné d'une fratrie. Une sœur Eva est née en septembre 1849 puis Hélène en juillet 1857. Sa famille est domiciliée 12 grande rue et apparaît dans les recensements entre 1846 et 1896. Finalement en 1866, sa grand-mère, Christine Lebault veuve Richelet, y vit aussi avec une tante de Gaston et décède en mars 1867. Coindre complète sa formation dans les collections de la bibliothèque et du musée (Ms 2012). L'élève copie les maîtres, cent ans plus tard, et il a 17 ans...

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Hubert Robert : Terrasses d'une grande villa (1760)

L'image à la loupe : Copie de 1861 par G. Coindre

Maison de Proudhon, Besançon qui s'en va

Les études de droit 

A la demande de son père, il part suivre des études de droit à Paris mais il expose au Salon de 1867. Il fait paraître en 1874, Besançon qui s’en va, chez Cadart à Paris et obtient pour cela une aide du Conseil Général du Doubs. Il présente ses estampes en 1877 au Salon en donnant justement l’adresse de la Veuve Cadart, Boulevard Hausmann. Il est nommé conservateur bénévole du musée de Salins entre 1883 et 1902.​ 

L'image à la loupe : Maison de Proudhon

Grande salle du Parlement (1900)

L'illustration de livres 

La mère de Coindre décède en 1885, puis sa tante en 1888 (Ms 2134). Il s’installe définitivement à Paris et se marie en 1887 avec Marie Julie Martin, inspectrice du travail. Il se spécialise, en collaborant avec Edouard Drumont, dans l’illustration de livres. Il partage avec l’auteur son goût pour le patrimoine national mais aussi son antisémitisme. Coindre commence son journal en 1888, album écrit, au hasard des souvenirs, où il est surtout question de Paris et de ses rencontres avec Théophile-Narcisse Chauvel, Emile Bayard, Jules Quicherat ou Gustave Garaud et de sa visite de l’exposition en 1889.​ 

L'image à la loupe : Grande salle du Parlement 

Cour du Palais Granvelle (1900)

Dessinateur industriel 

En 1891, il publie une annonce dans l’Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration (…) Firmin Didot et Bottin réunis, dans la rubrique dessinateur industriel « Médaille à Londres 1873. Illustrations de voyages, guides, spécialité de châteaux, usines, diplômes. Art et industrie. Gravure à l’eau forte, taille douce, bois, clichés pour tous procédés, plume, lavis, aquarelle, rue du Marché (passage Masséna 5 bis) à Neuilly (Seine).​ 

L'image à la loupe : Cour du Palais Granvelle 

Pont Rivotte (1898)

Mon vieux Besançon

« Pour l’ouvrage que je médite sur Besançon, je croyais pouvoir de loin évoquer la ville natale, qui m’est si connue dans toutes ses intimités. Je viens de la revoir : des aspects nouveaux m’apparaissent… Il faut la parcourir le crayon à la main, notant des impulsions et des dessins que je ne soupçonnais pas. Elle est bien curieuse cette ville d’un aspect si indifférent pour ses habitants blasés, si monotone peut-être pour les étrangers. Mais pour moi qui suis blasé à un autre point de vue dans les curiosités trop pittoresques… » Journal Gaston Coindre octobre 1896. Cette entreprise va prendre seize ans. ​ 

L'image à la loupe : Porte Rivotte

Le pont et la Grande rue (1899)

Notes, croquis et clichés photographiques 

Son père, Antoine Coindre décède à Besançon en janvier 1897. Gaston écrit une lettre au poète Edouard Grenier : « Mais j’étais toujours absent pendant mon séjour à Besançon, où j’ai fait cent quarante clichés, sans compter tous ceux que mon apprentissage m’a fait rater. La ville est exiguë, et pourtant le soir mes jambes étaient fourbues. Outre ces exercices photographiques, j’ai accumulé notes et croquis. »​ 

L'image à la loupe : Chapelle de la Visitation

Le théâtre (1902)

Attendre c’est la vie 

Just Becquet propose à Coindre de dessiner sa maison « c’est vous qui en feriez un vrai dessin, mon cher Coindre, vous l’amoureux des vieux logis. » lui note « Et le lendemain, je devais la dessiner, j’en rêvais… la pluie diluvienne survint et ne s’arrêta plus. La reverrai-je en réalité, mon crayon à la main, comme je ne cesserai de la voir toute ma vie en imagination… Attendre c’est la vie… j’ai parfois attendu dix ans, vingt ans un dessin mais maintenant, à mon âge, il faut se hâter… »​ Journal Gaston Coindre​ (1896

L'image à la loupe : Le Théâtre

Les Dames de Battant, rue des Granges (1905)

Jules Grenier 

Gaston Coindre donne en 1902 à la bibliothèque municipale de Besançon, l’œuvre de Jules Grenier (mort en 1883) : 800 dessins, aquarelles et peintures à l'huile. Il correspond beaucoup avec son frère, le poète Edouard Grenier et édite une brochure sur le peintre en 1899​. Il donne alors aussi ses dessins de Mon vieux Besançon​. 

L'image à la loupe : Les Dames de Battant

Hôtel du Bouteiller (1905)

L’atelier à Neuilly

En 1905, Eugène Tavernier visite l’atelier de Gaston Coindre, "bénédictin laique", qui a donné dans le bric à brac. Son atelier est plutôt un capharnaüm mais sa bibliothèque est immense. 

Tavernier consulte des lettres de Huysmans ou Vallery-Radot. Ces lettres sont conservées dans le Ms 2012.   

Cette riche visite de son atelier permet de comprendre l'œuvre de Coindre et ses relations amicales. 

Lire l'article de Tavernier dans la Dépêche républicaine de Franche-Comté

Fenêtres du Refuge (1898)

Le décès de Gaston Coindre

 

En 1910, Gaston Coindre malade vient s’installer à Besançon. Il y meurt en février 1914. Son beau-frère Charles Ehrisman, mari d’Hélène, conduit le deuil, comme le rapporte l’Éclair comtois. Sa veuve donne à la bibliothèque ses nombreux albums de dessins en 1920.​ 

L'image à la loupe : Fenêtres du Refuge

Bérénice Hartwig

Chapelle de la Visitation (1904)

Pour en savoir plus

L'image à la loupe : Chapelle de la Visitation

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