« A la loupe » (2024)
1960-1980, Besançon s’équipe
Après la Seconde Guerre mondiale, la croissance du nombre de pratiquants, déjà visible avant la guerre, explose pour lui faire atteindre le stade de la massification. Si le baby-boom y est pour quelque-chose, l’intérêt pour le « corps sain », qui appelle un entretien physique régulier, explique que nombre de Français chaussent leurs baskets, même hors des clubs et des fédérations.
En 1960, la déroute des athlètes français aux Jeux olympiques de Rome pousse la politique gaullienne et son célèbre Haut-Commissaire victorieux de l’Annapurna, Maurice Herzog, à lancer un gigantesque plan d’équipements sportifs dans tout l’Hexagone. Besançon suit cette tendance générale accentuée encore par la demande d’une population jeune et florissante au cours des décennies qui suivent le Second Conflit mondial. La construction de multiples gymnases partout en ville en atteste.
1965-1967, Le palais des sports investit le quartier de Montrapon

Construit grâce aux subventions de l’État, le palais des sports emprunte son architecture au modèle diffusé par la politique gaullienne qui encourage la construction massive d’infrastructures sportives (piscines, stades, gymnases, etc.) sur le territoire national. À l’aube des années 2000, il est agrandi et prend le nom du lutteur Ghani Yalouz, médaillé aux Jeux olympiques d’Atlanta (1996). Aujourd’hui, il accueille principalement des matchs de basket-ball et de handball, avec deux clubs de hand résidents (l’ESBF et le GBDH).
1971, La première piscine couverte de Besançon
La première piscine municipale de Besançon est celle de Chalezeule, ouverte en 1958. Ce n’est qu’en 1971 que Besançon acquiert avec Mallarmé sa première piscine couverte d’apprentissage de 50m avec un petit bassin non-nageurs, à la faveur de la politique post-gaullienne de développement des installations sportives. À la suite de la construction du palais des sports et de la piscine, l’idée d’un service municipal des sports est adoptée.
1979, Besançon / Saint-Étienne
Le 10 mars 1979, le RCFC Besançon accueille l’AS Saint-Étienne « de la grande époque ». Au-delà du match comptant pour les seizièmes de finale de la Coupe de France, Besançon a l’honneur de voir évoluer sur son stade la majorité des joueurs de l’équipe de France, dont huit finalistes de la Coupe des clubs champions européens de 1976 : Ćurković, Repellini, Lopez, Piazza, Janvion, Santini, Rocheteau, Lacombe. Tant de noms qui ont marqué l’imaginaire des Français lors de la retransmission du match de 1976 et du défilé décrit par la presse sur les Champs-Élysées !
La mise en scène médiatique de ce match en fait l’un des événements les plus marquants de l’histoire du sport bisontin, suivi par 23 000 spectateurs.
Lieux de sports de 1960 à 1979
Avec le soutien de l’État, c’est la grande période d’expansion des lieux sportifs. Les gymnases scolaires en forment un gros contingent et s’établissent sur l’ensemble du territoire communal, dans les écoles, les collèges et les lycées. Les piscines, stades et complexes sportifs sont construits sur des terrains spacieux, facilement accessibles en transports en commun et sur les bords sans cesse repoussés de la ville. Il n’est pas étonnant de voir ces infrastructures s’implanter à Montrapon (palais des sports en 1967 et piscine Mallarmé en 1971), à la Bouloie (autour de l’université), à Planoise. À quelques exceptions près, ces bâtiments sont moins nombreux dans des zones essentiellement résidentielles (Bregille, Clairs-Soleils), les zones d’activité (celle de Saint-Ferjeux) ou certains quartiers déjà densément bâtis (Chaprais, centre).
Dans une période de développement industriel, ces infrastructures construites en grand nombre sur le territoire national se standardisent. Les charpentes, métalliques ou en lamellé-collé, sont fabriquées en atelier et rapidement assemblées sur place. Par rapport à ces espaces dévolus aux pratiques amatrices ou professionnelles, certains offrent des dimensions particulières. Les installations universitaires en sont un bon exemple puisqu’elles sont dotées en plus de salles de cours et de laboratoires pour l’étude du sport.