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Besançon par Abel Monnot (4)

Chapitre 5 : Le faubourg Battant

Vue sur la Madeleine depuis Charmont

« Ici l’on passe sans transition des grands espaces libres à l’agglomération urbaine, surtout depuis que Vauban, en rasant guinguettes, bastidons et cabordes du vignoble d’alentour, a interposé entre le faubourg et la banlieue une large ceinture de bastions et de glacis. »

(p. 145) Battant

« Le séculaire martyre de la vigne sa grandeur et sa décadence se sont incarnés dans le personnage de Barbisier, le protagoniste de la crèche Bisontine. Bien d’autres villes de France ont chanté des noëls satiriques et mis en scène, à  l’imitation des anciens mystères, des nativités. Mais à Besançon, la Crèche en marionnettes est née, comme le théâtre antique, du culte de Bacchus. L’étable de Bethléem, audacieusement transférée au flanc de la Citadelle, ne compose que le fond du décor. Au premier plan la scène est tendue de grappes et de pampres et je ne sais quel esprit dionysiaque, effervescent, capiteux, indomptable, émané des vapeurs du pressoir, animé et transporte notre gaillard vigneron. »

L'image à la loupe : La Crèche (Ms Z 439)

Ruines dans les environs de Naples

« Il fallut suspendre les travaux avant même qu’une couverture les protégeât des intempéries : beau sujet pour le pinceau d’un Hubert Robert que ce chantier de colonnes et d’architraves ! Mais tant d’efforts allaient-ils aboutir aux ruines d’une église dans une paroisse dépeuplée ? Le chapitre de Sainte Madeleine, comme celui de Saint Jean après le clocher, se tourna vers le Roi qui accorda trois cent mille sur la caisse des tabacs. Cette aubaine s’ajoutant aux générosités du Cardinal de Choiseul et de l’intendant Lacoré permit de construire les voûtes ; et, en 1766, toute inachevée qu’elle demeurât, la nef fut bénite et livrée au culte. »

L'image à la loupe : Hubert Robert. Ruines dans les environs de Naples (1760)

Discours de M. Nodier fils, âgé de douze ans

« Le 10 thermidor 1794 on vit monter dans la chair un gamin de quatorze ans à l’air déluré, aux yeux vifs et spirituels : c’était le jeune Charles Nodier requis par décret de la Convention pour prononcer l’éloge des deux martyrs adolescents de la guerre civile, Joseph Bara et Agricol Viala. L’orateur déployant un beau cahier d’écolier, lut une apostrophe à l’Etre Suprême de la pure orthodoxie jacobine : "Dieu bon, Dieu bienfaisant, les scélérats qui se sont fait passer pendant tant de siècles pour tes ministres seront bientôt dévoilé aux yeux du monde, et tu rougiras d’avoir pu croire un instant que la source de justice et de bienfaisance avait ordonné le massacre des Hussites, la Saint Barthélémy et les guerres de la Vendée". »

L'image à la loupe : Discours de M. Nodier fils (BR.451.11)

Maison de P. J. Proudhon

« Ce faubourg ouvrier était prédestiné à enfanter Proudhon. Si jamais écrivain s’explique par ses entours, c’est celui-là : genius loci. Tant de misères que tout petit il a subies ou coudoyées dans son quartier natal, tant de vices dont cette misère est la source, tant de déchéances que ces vices transmettent aux enfants du peuple, voilà les ferments qui ont fait bouillonner et éclater son génie. Le chemin est maussade, presque lugubre, qui mène à la maison de Proudhon. De la place Bacchus, descendons la rue du Petit-Battant, longeant la froide et banale muraille de l’hospice de Bellevaux. »

L'image à la loupe : Maison natale de Proudhon

Chapitre 6 : Hors les Murs

Vue générale prise des tours de la Madeleine

« De Battant à Charmont, je sais un étroit sentier qui cotoie le bord extrême du fossé et ménage entre les talus de Griffon de merveilleuses échappées : spectacle sans cesse renouvelé au gré du temps, de l’heure, de la saison. Il est de ces matins calmes de l’arrière automne où les collines vaporisées n’émergent à la lumière que par leur blanche cime fortifiée. Ce ne sont plus comme en été de lourdes masses qui écrasent et obscurcissent la ville, mais des voiles diaphanes de brume blonde,  mauve ou lilas, tendu entre terre et ciel. Le dimanche, les cloches des paroisses, après s’être saluées de tintements successifs, sonnent d’un branle unanime la messe de dix heures. A mesure que monte le soleil, une béatitude semble descendre sur les rumeurs des rues et la fumée des toits »

L'image à la loupe : Besançon-les-Bains. - Vue générale prise des tours de la Madeleine (CP-B-P111-0016)

Monument aux morts

« Embouchure de la cité moderne, organe essentiel de respiration et de nutrition, absorbant, éliminant sans arrêt voyageurs et marchandises, la gare ne tient lieu de l’ancien marché extérieur aux portes des remparts, comme on en voit encore en Orient. Aussi elle attire, malgré sa laideur, son vacarme et ses fumées. Elle a beau se trouver loin du centre, il faut que la ville vienne à elle. Les avenues, comme des bras se tendent vers cette mère nourrice. C’est une divinité. Rien n’est trop beau pour elle ; c’est à elle que Besançon semble dédier en manière d’offrande son monument des morts de la guerre. »

A la loupe : Le monument aux morts de la Grande guerre

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