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 « A la loupe » (2021) 

Connaissez-vous les pendules électriques Ato ?

Léon Hatot, un horloger entre Besançon et Paris 

Formé à l’Ecole nationale d’Horlogerie de Besançon entre 1895 et 1898, Léon Hatot (1883-1953) se lance en 1905 dans la production et la gravure de boîtes de montres en métaux précieux. Son premier atelier d’horlogerie est situé au n°5 de la rue Moncey à Besançon. 

1MDT19 – papier à en-tête L. Hatot (1929)
1MDT19 – papier à en-tête L. Hatot (1929)

Dès la fin de la première guerre mondiale, il envisage la construction d’une nouvelle usine dans le quartier des Chaprais, soutenu et encouragé par la municipalité bisontine. En 1920, Léon Hatot fonde la société anonyme des Etablissements Léon Hatot, dont le siège social est à Paris. 

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2004.6.2 – vue des ateliers Hatot (1933)

Une nouvelle usine rue de la Rotonde 

La nouvelle usine Hatot rue de la Rotonde construite en 1918-1919 est dans un premier temps spécialisée dans l'horlogerie de luxe (pendentifs, bracelets-montres, bagues-montres, châtelaines, etc.). 

En 1930, ce sont près de 53 personnes qui travaillent dans les usines bisontines de la rue de la Rotonde. Le 1er août 1933, un article richement illustré sur les usines Hatot de Besançon paraît dans la France Horlogère

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2004.6.5 – vue des ateliers Hatot (1933)

L’ usine est constituée de plusieurs ateliers spécialisés : un atelier de monteur de boîtes, des magasins de fournitures, un atelier de terminage de mouvements, un autre consacré au plantage d’échappement ou encore un atelier de fabrication des cadrans en métal.  

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Ms Z 733 – Esquisse de Léon Hatot pour une monnaie de nécessité (1917)

Un dessinateur et graveur de talent 

Léon Hatot est également reconnu pour ses qualités artistiques de dessinateur et de graveur. Au début de sa carrière, en 1910, il conçoit et réalise ainsi une très belle montre savonnette offerte au Président de la République Armand Fallières.

Des esquisses pour la création d’une monnaie de nécessité pour la ville de Besançon en 1917 sont également signées de sa main. Quelques années plus tard, c’est lui encore qui imagine et conçoit le modèle de la coupe chronométrique en cristal attribuée chaque année aux fabricants d'Horlogerie ayant obtenu les meilleurs résultats aux Concours de Chronométrie. 

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1988.15.16 – Horloge réceptrice électrique (1er moitié XXe siècle)

Un pionnier de l’horlogerie électrique 

Doté d’un esprit curieux, Léon Hatot s’intéresse également aux aspects techniques de son métier et notamment aux possibilités offertes par l’énergie électrique pour faire évoluer l’horlogerie.

Dès 1920, il fonde une filiale spécialisée dans la recherche et le développement des montres et pendules électriques à piles. A partir de 1923, il s’assure la collaboration de Marius Lavet (1894-1980), ingénieur des Arts et Métiers et de l'Ecole Supérieure d'Electricité, passionné par les applications de l'électricité à l'horlogerie. 

Forts de cette collaboration, les Etablissements Léon Hatot se lancent dans la fabrication de pendules et d'horloges électriques à partir de 1923. 

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2011.0.216 – Pendule de table Ato (1er moitié XXe siècle)

Les horloges électriques produites à Besançon sont commercialisées sous la marque « Ato » et connaissent un franc succès, dès leur apparition sur le marché au début des années 1920. A l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925, Léon Hatot se distingue d’ailleurs en remportant un Grand Prix avec une gamme très élégante de pendules électriques. 

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1MDT20 – Notice Ato (1929)

Le fonctionnement de la distribution de l’heure par les régulateurs et horloges réceptrices Ato est documenté par les notices techniques rédigées par les Etablissements Léon Hatot à destination de leurs clients : ces notices sont bien souvent agrémentées de schémas explicatifs et de textes qui sont une source incontournable pour connaître en détail la distribution de l’heure. 

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1992.28.1 - Horloge Ato pour l’hôtel de ville de Besançon (1933)

L’horloge Ato de l’Hôtel de ville de Besançon

  

Dans le cadre des travaux de synchronisation des horloges publiques de la ville de Besançon, la municipalité commande en 1933 à l’entreprise la réalisation et la pose d’un tableau comprenant  trois horloges-mères capables de recevoir les signaux horaires de l'Observatoire et de redistribuer cette heure officielle à l’ensemble des horloges publiques de la ville. La consultation des registres de délibérations de Besançon permet de suivre en détail ce projet.

Cette horloge Ato est exposée au deuxième étage du musée du Temps.

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1MDT34 – Notice Ato (1ère moitié XXe siècle)

En 1933, Léon Hatot reprend la maison Garnier, fondée en 1825 par Paul Garnier et spécialisée dans la distribution de l'heure dans les gares et autres édifices publics. Il transfère alors la majeure partie de ses activités dans l'usine parisienne de Garnier, 9 rue Beudan à Paris, et ne conserve qu'une petite unité à Besançon. 

Léon Hatot meurt en 1953 mais sa société perdure ; elle est actuellement intégrée au groupe suisse Swatch.  

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En savoir plus...

  

  • Henry-L. Belmont, « Les Horlogers bisontins célèbres. Léon Hatot (1883-1953) », La France horlogère, no 434,‎ juin-juillet 1982, p. 84-87.
  • Michel Viredaz, « Léon Hatot et les horloges électriques ATO », Chronométrophilia, no 56,‎ été 2004, p. 66-77.
  • Arlette E. Emch, Léon Hatot, Paris, Assouline, 2005, 79 p. 
  • « Léon Hatot ou l'esprit Art Déco sublimé », dans La France horlogère, décembre 2001, n° 628, p. 40-41.
  • Usine d'horlogerie Léon Hatot : ressources documentaires sur patrimoine.bourgognefranchecomte.fr
  • "La fabrique d'horlogerie Ato, aux Chaprais, création de Léon Hatot" sur chaprais.info  

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