« A la loupe » (2013)
Le psautier de Bonmont
Ecriture et enluminure dans un manuscrit du XIIIe siècle
Cet article met à la portée de tous la manière dont s’élabore le livre avant l’imprimerie. Comment ce livre est-il parvenu à Besançon, comment se mettre à la place du copiste, que nous disent les images...

Un psautier est un recueil de psaumes, des prières en latin. Ce livre manuscrit a été copié sur parchemin vers 1260, dans la région du lac de Constance (Allemagne ou Suisse). Pendant longtemps, on a cru qu’il venait de l’abbaye de Bonmont, dans le diocèse de Genève : c’est l’évêque de Genève, chassé par les protestants au XVIe siècle, qui l’a amené en Franche-Comté.
Aujourd’hui, on sait qu’il a certainement été copié pour un monastère de femmes, des cisterciennes : les commanditaires étaient un abbé, Waltherus (Gauthier), et une moniale Agnesa (Agnès). C’est aussi une moniale qui l’a copié.

La bibliothèque l’achète au début du XIXe siècle. C’est un manuscrit très illustré, à la manière allemande, ce qui est rare dans les bibliothèques françaises. Le "Zackenstil" ou style en zig-zag se reconnaît par les plis cassés des vêtements.
Les manuscrits réalisés à Besançon, eux, suivent l’influence française, même si la ville appartient alors au Saint Empire germanique.

Au début du livre, un calendrier liturgique comporte de manière habituelle des représentations des travaux des champs et des figures du zodiaque, seuls éléments profanes des livres liturgiques.

Le texte du psautier est orné par de grandes initiales peintes sur fond d'or (23 au total), avec des rinceaux et des animaux fantastiques. Les bouts-de-ligne sont réalisés à la plume avec des encres de couleurs, et représentent pour la plupart des figures animales ou grotesques.
Les enluminures sont aussi consultables sur la base Enluminures (menu de gauche : Besançon, ms. 0054).
Retour vers la page « A la loupe »
Retour vers la page d'accueil de Mémoire vive