« A la loupe » (2018)
Les parcs et promenades de Besançon
Cet été, nous partons en goguette, prendre l’air dans les parcs et les promenades de Besançon. Au programme, de l’eau, des animations hippiques et musicales, de l’architecture et des aménagements urbains et paysagés, illustrés par les collections des archives et de la bibliothèque.
La promenade Chamars

L’origine de la promenade Chamars, la plus ancienne de la ville, remonte au Champ de mars de la période romaine, où avaient lieu des manœuvres militaires. Au Moyen Âge, c’était un terrain marécageux traversé par un bras du Doubs et qui servait de pâture au bétail et aux autres animaux domestiques.
Des travaux de fortification sont entrepris par Vauban entre 1678 et 1682. La ville va transformer cet espace en un parc public à la fin du XVIIIème siècle. Les travaux sont supervisés par l’architecte Bertrand. En 1781, les remarquables vases du sculpteur Boutry sont inaugurés. Ils ont été restaurés en 2006. A l’origine, ils étaient installés de part et d’autre du pont donnant accès au parc.
L'image à la loupe : Une représentation de « l’ancien Chamars »
Les travaux de canalisation et la réalisation de la Gare d’Eau à partir de 1830 altèrent la beauté largement reconnue de la promenade. Elle perd progressivement son attrait, surtout après l’aménagement de la toute nouvelle promenade Micaud en 1843

A la fin du XIXème siècle et au XXème, l’espace occupé par Chamars, est amputé par la construction des bâtiments de l’arsenal, mais aussi par l’aménagement de l’actuelle avenue Charles de Gaulle et par l’édification de l’hôtel de police et du bâtiment de France Télévision.
Cependant la promenade Chamars reste au cœur de la vie de la ville. La société hippique de Besançon, fondée en 1874, y organise d’importants concours d’équitation comme en témoignent ces programmes datant de 1905 et 1912.

En 1922, la Foire comtoise s’installe à Chamars. Jusqu’à 400 édicules en bois sont construits et démontés chaque année à cette occasion. La foire restera sur ce site jusqu’à la construction de Micropolis en 1968.
La promenade Granvelle

Ouverte au public en 1778, la promenade Granvelle a été aménagée sur les dépendances et les jardins du palais Granvelle édifié au XVIème siècle. Ce plan levé par l’architecte Charles-François Longin, présente le secteur de Granvelle en 1756, avant la création de la promenade publique et la construction du théâtre. Il permet de se faire une idée de l’aménagement du secteur à cette période. Le jardin botanique en particulier se trouvait à l’emplacement de l’actuelle salle de spectacle.

Plusieurs fois remaniée et agrandie, en particulier entre 1841 et 1845, la promenade est très populaire et devient un lieu de fêtes et de divertissement.
En témoignent la construction du kiosque à musique en 1884 qui fut l’objet d’un concours d’architecture. De nombreux concerts de musique militaire y étaient donnés. Mais aussi le Kursaal, construit en 1892-1893. Cet établissement qui abritait une brasserie et une salle de spectacle, était destiné en particulier aux curistes et aux touristes qui fréquentait l’établissement thermal qui venait d’ouvrir au public.

L’architecte Edouard Gribling avait participé au concours pour la construction du kiosque à musique de Granvelle (1884). Son projet proposait deux escaliers pour accéder à la partie supérieure. C’est un autre projet qui sera finalement retenu.

La promenade est régulièrement embellie : ainsi la fontaine « Wallace » y est aménagée en 1884, le monument Victor Hugo a été inauguré en 1902, pour commémorer le 100ème anniversaire de sa naissance. La statue en hommage au banquier Adolphe Veil-Picard date de 1923.
L'image à la loupe : Plan d’un projet d’agrandissement de la promenade Granvelle
Le parc Micaud

Le projet de la promenade Micaud remonte à l’année 1830. C’est une initiative du maire de Besançon, Jean-Agathe Micaud qui estimait que « les promenades sont plus qu’une chose d’agrément : dans une ville populeuse et qui a une nombreuse garnison, elles sont un besoin ». Le parc est aménagé sur un espace marécageux bordant le Doubs et son emprise inclus une petite île faisant face à l’actuelle île aux Moineaux.

Le projet, conçu par l’architecte bisontin Alphonse Delacroix ne voit cependant le jour qu’en 1843 . Le maire d’alors est Jean Bretillot. Cette belle promenade connait un grand succès auprès de la population et devient un lieu très fréquenté pendant le Second Empire et la Belle Epoque. Elle est même agrandie à partir de 1881. Un kiosque à musique, une cascade sous forme de rocaille, une pièce d’eau et environ 400 arbres agrémentent le parc.

Les nombreuses allées ombragées permettent aux promeneurs de découvrir de belles perspectives sur le Doubs et la citadelle. Plusieurs statues et bustes y sont édifiés. On peut citer celle du sculpteur bisontin Just Becquet, inaugurée en 1909 et le monument rendant hommage à Louis Pergaud, datant de 1931.
En 1969 l’office du tourisme s’installe à l’entrée du parc parc Micaud, dans un bâtiment du à l’architecte bisontin Michel Demenge.
L'image à la loupe : Buste du sculpteur bisontin Just Becquet

Sources :
- Archives municipales de Besançon, séries et sous série 1M, 3S, 20 Fi
- Lyonel Estavoyer, Jean-Pierre Gavignet. Besançon, ses rues, ses maisons (Editions Cêtre).
- Eveline Toillon. Les rue de Besançon (Editions Cêtre).
- Catalogues des expositions : « Un dimanche à Besançon les Bains » (Archives municipales de Besançon, 2015) et « Besançon de papier » (AMB, 2017).
L'image à la loupe : Perspective sur la citadelle depuis la promenade Micaud
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