« A la loupe » (2023) > Ravignat dans le Jura
L’Album Besançon (1845)
Ravignat s’installe dans le Jura, à Poligny, en 1843 et à Lons jusqu’en 1851. Il participe à un album sur Besançon, édité chez Valluet. Les textes sont d’Alexandre Guénard (1810-1873), bibliothécaire adjoint. Ravignat réalise une vingtaine de lithographies sur la quarantaine d’estampes. Avec les textes et les lithographies, cet album ressemble à un guide de voyage qui conduit le visiteur sur les lieux pittoresques.
"Il n'est pas ordinaire de pouvoir présenter au lecteur qui désire s'en former l'idée exacte la description d'une ville, écrite depuis deux mille ans."
Parmi ses sujets, il y a de nombreuses reconstitutions historiques, des paysages urbains, de l’architecture : Saint Jean et Saint Etienne en 1667, la chapelle de l’ancien palais archiépiscopal, l’église Saint Pierre, l’église Saint Paul au XVe siècle, l’intérieur du Palais Granvelle, une maison du XVIe siècle, la maison Bonvalot, le Palais de justice, l’hôpital Saint Jacques, la Préfecture, le théâtre, la fontaine de Ronchaux, la fontaine de la Préfecture, une vue des casernes, la porte de Rivotte, le pont Saint Pierre, le pont de Brégille.
Vue de Besançon
La ville est protégée par le Doubs et ses fortifications jusqu’à la citadelle, l’hôpital est bien visible avec son dôme. Ravignat a représenté quelques vaches au premier plan, de la circulation sur la route. Une jeune femme assise parle avec un jeune homme à cheval, celui-ci pointe la ville du doigt.
Porte taillée
« Cette ouverture, agrandie par les ordres de Louis XIV, vient de l’être encore pour faciliter l’entrée des bois de constructions destinés à la marine ; mais par suite de ces nouveaux, cette porte a perdu sous le rapport pittoresque ce qu’elle a gagné sous celui de l’utilité. »
Les traces de chariots sont visibles sur la route, un homme mendie assis près de la porte avec son chien, alors qu’un soldat avec son barda entre dans la ville. La lithographie suivante est de l’architecte Pierre Marnotte, qui a choisi le point de vue de la ville vers la route de Pontarlier.
Pont de Battant
« Si l’on exécutait du côté de Battant, les quais que les besoins du commerce réclament, cette partie de la cité deviendrait enfin digne de l’autre, et donnerait à ce quartier intéressant par sa population active et industrieuse, un aspect digne de fixer l’attention des étrangers ».
En 1845, les quais du côté de la Madeleine ne sont pas réalisés et les façades ne sont pas alignées et en pierre de taille. Les maisons sont en bois, des balcons débordent sur le fleuve. Un unique pont relie la boucle au quartier Battant, le pont est très emprunté par de nombreux piétons et une voiture qui se rendent d’un quartier à l’autre.
Le théâtre
« Cette salle construite en 1776 sur les plans et sous la direction du célèbre Ledoux, architecte du roi, rappelle le théâtre de Vicence, bâti par Palladio. La façade présente un péristyle de six colonnes, d’ordre ionique et trois portes dont la principale communique à un grand vestibule, orné de seize colonnes. Aux deux extrémités sont les escaliers qui conduisent dans l’intérieur de la salle, dont la forme offre quelque analogie avec celle des théâtres antiques. »
Fontaines
« Parmi les fontaines établies plus récemment, deux seulement, celle de Ronchaux et de la Préfecture, nous ont paru dignes d’être reproduites dans cet Album. La première qui date de 1747 est ornée d’une statue représentant le Doubs sous la figure d’un vieillard, appuyé sur une urne. Cet ouvrage est dû au ciseau de Jacques Perrette, né à Chassagne (Doubs) en 1718… »
Ravignat dessine une rue fréquentée, deux femmes à la fontaine au pied de la représentation du Doubs. Un homme attend son tour en croisant les bras.
Vers la deuxième partie "Le Jura Pittoresque (1848)"
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