« A la loupe » (2020)
Il y a 60 ans : décembre 1960 à travers les photographies de Bernard Faille pour l'Est républicain (2ème partie)
6) EN VRAC : FAITS DIVERS, ETC.
6-1) FAITS DIVERS.
B. Faille a peu couvert de faits divers en décembre 1960. Mais accidents, faits criminels, incendies, etc., rythment régulièrement ses déplacements sur le terrain.
Deux reportages témoignent du fait qu‘« À Pin-L’Emagny, un toit est soufflé par l’incendie » (ER du 26/12) , et qu’un «“tub” est venu s’échouer contre un arbre sur le trottoir de la cité universitaire » (« Pan dans un arbre : trois blessés », ER du 7/12).
Par ailleurs « Une assistance considérable et singulièrement émue a rendu un ultime hommage à la mémoire des victimes d’Avallon : M. Deher, directeur du CHRB, son épouse et le jeune André Bender » (ER du 23/12). L’accident avait été relaté le 20 décembre : « C’est parce qu’il était trop pressé de retrouver “son” hôpital que M. Deher avait voulu reprendre la route au lendemain même du mariage de son fils aîné. »
6-2) SYNDICATS - ORDINATION - 11ème ENFANT - COIFFURE - DOUANES - NOCE.
B. Faille a beaucoup couvert les événements liés à la vie syndicale et politique (réunions, congrès, élections). Ce mois de décembre 1960 est pauvre en occasions de fixer sur pellicule assemblées et orateurs.
Sauf avec l’Union Métaux CFTC (congrès régional des 3 et 4 décembre : « Les 3 et 4 décembre congrès Union Métaux CFTC à Besançon », ER du 2/12 ; et « Le congrès régional de l’Union CFTC des Métaux », ER du 5/12) ; avec le Syndicat National des Instituteurs (« On est vigilant au SNI », ER du 9/12) ; ou avec le PC et Léon Nicod (« Léon Nicod et les vieux militants du PC seront fêtés dimanche », ER du 16/12 ; « Au P.C. on a fêté, hier, les vétérans et plus spécialement le vieux leader bisontin Léon Nicod », ER du 19/12).
Rien à voir : on signale l'ordination de trois curés, dont « L’abbé Viennet de Chamesey nouveau prêtre » (ER du 19/12). On présente par ailleurs « Mme Fenollar et son 11ème enfant » (ER du 17/12).
Et puis règne au Casino « Un parfum d’élégance surtout à la nuit de la coiffure » (ER du 5/12), et souffle au Kursaal « le feu des enchères » (« La contrebande : une affaire qui rapporte… surtout aux Douanes », ER du 17/12). Et la bonne humeur à Lavans-Vuillafans où « On s’est bien amusé à la noce du maire » (ER du 9/12).
7) SIGNE DES TEMPS QUI CHANGENT : tranquille (mais significative) évolution des PTT à Audeux.
C'est la mobilisation générale à Audeux, ou au triple galop les télécommunications se réinventent sur la base d'une histoire locale déjà ancienne.
Pour preuve « On a beaucoup évoqué le passé à l'inauguration du nouveau bureau de poste » (ER du 9/12). L'article délivre de riches informations d'ordre historique données par M. Mangin, directeur départemental des PTT.
Ce bureau est le premier, dans le département, « à porter en grosses lettres la nouvelle appellation des PTT [Postes et télécommunications] ».
Le maire et M. Mangin sont également fiers du « Téléphone automatique rural » ; et de la 2cv qui « redonnera à Audeux un peu de son lustre d'antan ».
Que de progrès au service de la population d'Audeux (117 habitants en 1962) !
8) SPORT AMATEUR.
En décembre 1960 se déroule l'« Inauguration de la nouvelle salle de judo » (ER du 12/12) à l'occasion de laquelle « Le maître Gallecier lui-même offrit une démonstration de judo extrêmement convaincante et applaudie ». René Gallecier avait fondé le judo club bisontin en 1943 ; il a formé des dizaines de ceintures noires dans les salles de la rue de Pontarlier, puis celle de Velotte.
Quant aux cross (scolaires ou amateurs), ils reviennent souvent dans l'actualité locale, ici avec le « Cross au P.S.B. » (ER du 6/12). La gymnastique est pratiquée au sein de l'U.R.C. (« Démonstration à l'Union Régionale Comtoise », ER du 12/12). Le R.C.F.C. a son équipe amateur qui, en décembre 1960 « rêve de prendre une éclatante revanche sur Mulhouse. » (ER du 30/12).
Les pétanqueurs, sportifs que nous ne pouvons ignorer, ne sont pas oubliés, puisque se déroule une « Réception des pétanqueurs franc-comtois à l'Hôtel de Ville » (ER du 19/12), après l'assemblée générale du comité régional et « en présence de M. Alterio, président de la Fédération internationale », à qui est offerte une montre-souvenir.
9) SIGNE DES TEMPS QUI CHANGENT : progrès de la prise en charge des prématurés au Centre hospitalier.
Les avancées dans la prise en charge des prématurés sont manifestes dans la période d'après-guerre. Voilà bien un domaine dans lequel les bénéfices tirés des progrès techniques ne se discutent pas.
À Besançon « Au Centre hospitalier, le service des prématurés assure aux nouveau-nés (357 cette année) les meilleures chances de survie » (ER du 29/12). Heureusement pour Chantal et Fabienne, la première étant même née avec deux dents.
La maternité dédiée aux prématurés existe depuis 1951. « 1.200 bébés venus au monde avec un ou parfois deux et même trois mois d'avance ont été reçus ».
Ils viennent de Montbéliard, Dole, Champagnole, Pontarlier, et de toute la campagne. « Il faut souligner les très grands efforts déjà faits pour le service& équipé de façon très moderne ».
10) VIE ÉCONOMIQUE ET COMMERCIALE DE PROXIMITÉ.
10-1) LIBRE-SERVICE ET « ÉTAL POUR NOCTAMBULES », DEUX NOUVEAUTÉS.
Loin des grands établissements, le cadre économique et commercial proche, familier des lecteurs, est régulièrement un sujet de reportages qui mettent en avant tels ou tels changements ou innovations.
À Besançon, rue des Cras par exemple : « Tout sous un même toit aux nouveaux Économiques de la rue des Cras » (ER du 8/12). La « succursale Libre-service » N 373 des « Économiques » est qualifiée de « superbe magasin ultra-moderne », idéal car proposant « sous un même toit& une boucherie, une charcuterie, une poissonnerie, une crèmerie, une épicerie bien sûr, sans parler des comptoirs de primeurs, de pain, de pâtisserie, de volaille, de confiserie, etc. ».
Quel progrès ! Car :
« comment croire qu'il y avait là, voici quelques jours encore, un vieux café sans clarté. » Alors que « ce ne sont plus que glaces, tubes fluorescents, couleurs éclatantes, chromes éblouissants ».
Toujours rue des Cras on peut se rendre « Au nouveau Docks service, [où] on trouvera de tout » (ER du 23/12). « Grâce à une préparation intensive de tous les services des Docks franc-comtois, le nouveau Libre-service ouvre ses portes à point pour les fêtes ». Le client, roi, y trouve « tout ce que l'on désire ». C'est-à-dire sans doute les mêmes choses que dans La succursale N 373 des « Économiques ».
Les Docks franc-comtois étaient une société de distribution d'alimentation à succursales, créée en 1910 par Joseph Mathey. Grossiste à succursales comme les Docks, les Économiques bisontins avaient été créés en 1907.
Autre besoin comblé avec cette « Nouveauté au Pont Battant : la boutique de l'écailleur » (ER du 12/12). Jusque-là, en effet, à Besançon « à longueur d'année, on cherche vainement ces petits étals où, suivant les saisons, vous pouvez déguster saucisses chaudes, frites ou fruits de mer. [&] Ce sera un nouveau but pour les noctambules qui, il faut l'avouer, n'ont pas tellement d'occasions dans Besançon. »
10-2) AUTRES NOUVEAUTÉS ET CHANGEMENTS AU RAYON COMMERCES.
« La place Flore s'enrichit d'une jolie boutique dont on verra bientôt l'enseigne Art et cristal » (ER du 9/12). Et « Du nouveau place Saint-Pierre : le Café de l'Hôtel de Ville a changé de propriétaires » (ER du 29/12).
La corporation des coiffeurs est régulièrement mise en avant. Ce mois de décembre ne fait pas exception, puisque l'on apprend qu'« Au Salon Didier vous serez, Mesdames, coiffées par un joyeux baladin » (ER du 13/12). Tandis que quelques jours auparavant planait en ville un « Parfum d'élégance surtout à la Nuit de la coiffure» (ER du 5/12).
10-3) LA PRODUCTION LA PLUS SPECTACULAIRE DU MOIS.
Réalisée par Robert Conversey, elle est la « pièce maîtresse de la vitrine de la boucherie Montmahou, 25, rue de Belfort ».
Elle ne fait pas la « une » du journal, bien que ce soit une « Porte taillée (dans le saindoux) » (ER du 26/12).
Ludovic CARREZ
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