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 « A la loupe » (2024)

1865 à 1929, des athlètes en goguettes

1865, première société sportive à Besançon  

Canotiers de la SNB, fin du XIXe siècle, AMB, 38Z173

1865 signe à Besançon la création de la Société nautique de Besançon, et avec elle, l’arrivée d’une nouvelle conception de la pratique physique. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’émergence d’une nouvelle catégorie sociale représentée par les industriels, à l’image des frères Jacquemin, présidents de la SNB et puissants confiseurs établis rue des Granges – voit l'avènement de la sociabilité par le sport, et du temps récréatif qui l’accompagne. 

Pour aller plus loin : les 150 ans de la SNB

À la même époque, les exercices corporels occupent une place déterminante dans les stratégies politiques de formation et de propagande. Loin d’être politiquement neutres, certaines disciplines bénéficient d’un soutien politique comme en témoignent les nombreuses sociétés de gymnastique, de tir et d’instruction militaires créées à Besançon entre 1871 et 1914 (la Comtoise, la Fraternelle, la Française, la Patriote). Ainsi, la gymnastique et les pratiques conscriptives participent à l’éducation républicaine et patriotique de la population. Comme le montrent les cartes postales et photographies anciennes, le sport est alors exécuté de manière statique et collective, souvent accompagné de chants moralisant la pratique corporelle. Relevant d’une véritable « grammaire du mouvement » selon l’expression de Pierre Arnaud, les mouvements sont répétés de manière précise, presque millimétrée. L’obéissance est de mise. 

Carte postale, Fêtes du centenaire de Victor Hugo, mouvements d’ensemble effectués par 1 200 gymnastes, 1902, BMB, CP-B-P1-0049

Avec la naissance des sportsmen, sportifs accomplis mais distingués au début du XXe siècle, la pratique se tourne vers la compétition et les activités physiques institutionnalisées (professionnalisation, compétition et performance). En 1901, la loi réglementant le droit d’association encourage la création de clubs sportifs. Plusieurs associations omnisports voient le jour à l’initiative d’hommes d’Église, comme La Bousbotte (1895), L’Aiglon (1909), La Saint-Claude (1910) ou La Citadelle (1911), ou de sportifs laïcs à l’image du Racing club fondé en 1904. 

1904, le Racing Club Franc-Comtois (RCFC)  

Match RCFC – Rouen, photographie de Bernard Faille pour l’Est Républicain, 1958, BMB, Ph 6894 - 6913

Le RCFC, dont le nom s’inspire du Racing Club de France basé à Paris, est fondé en 1904. Amateur, il est ouvert aux jeunes gens qui pratiquent les sports athlétiques : football-rugby à quinze, athlétisme et cyclisme. Après 1945, une section de football professionnel complète l’éventail de ce grand club omnisport (athlétisme, basket-ball, cyclisme, escrime, football, judo, rugby, tennis, tennis de table). Malgré quelques espoirs, le club de football professionnel cumule les déficits, jusqu’à son placement en liquidation judiciaire en 1986. Le Besançon Racing Club (BRC) lui succède et rejoint la deuxième division professionnelle en 1999, jusqu’à un nouveau dépôt de bilan en 2012.

1911, construction d’un nécessaire gymnase municipal  

Façade principale du gymnase municipal, AMB, 2fi640.

À la fin du XIXe siècle, la nécessité de construire un gymnase municipal se fait ressentir face à la multiplication des sociétés de gymnastiques réclamant un lieu où pratiquer leurs exercices. En 1886, les délibérations municipales signalent que les gymnastes se réunissent dans les halles (place de la Révolution) pendant les saisons chaudes et au rez-de-chaussée du Grenier d’abondance en hiver. Toutefois, les locaux ne sont absolument pas adaptés aux pratiques corporelles (AMB, 1D211).

 

Le projet d’un gymnase municipal est voté en 1899, mis en veille puis relancé en 1903. Le bâtiment est édifié le long de l’avenue Denfert-Rochereau en 1911 sur les plans de l’architecte de la ville, Lucien Brugvin (1868-1921). L’avant-projet comprend une réunion entre l’architecte et les sociétés gymniques de la ville. Brugvin accompagne ensuite les sociétés en Suisse pour étudier la question de l’aménagement. Selon un exemple vu à la Chaux-de-Fonds, la sciure de bois proposée originellement pour le sol est abandonnée au profit du parquet, plus hygiénique. Des gradins sont construits pour le public tandis que la salle est équipée d’une poutre et d’agrès. L’inauguration se fait en grande pompe en présence de plusieurs sociétés gymniques parmi lesquelles la Fraternelle, la Comtoise, la Française, et elle est relayée par la presse locale le 18 décembre 1911 (La Dépêche Républicaine).

1922, naissance de la première association sportive féminine 

Pionnières du Vesontio Fémina, BMB, don de Christian Vivier

La première association sportive féminine comtoise est pionnière à bien des égards. Rompant avec les pratiques conscriptives, elle introduit notamment le basket-ball à Besançon et se déplace dans toute la France pour disputer des coupes où se mêlent athlétisme, basket, danse rythmique et parfois même natation. Vesontio Fémina s’adresse à des jeunes filles de bonnes familles soucieuses de l’éducation physique de leur enfant à une époque où le rôle des femmes reste trop souvent limité à la procréation. 

Les lieux de sport de 1865 à 1929  

1 – Sports nautiques ; 2 – Bains de rivière, patinage ; 3 – Kiosque à musique ; 4 – Multisports ; 5 – Stades, athlétisme ; 6 – Tir ; 7 – Gymnastique ; 8 – Sociétés d’alpinisme ; 9 – Thermalisme, bains-douches, sanatoria © Direction Patrimoine historique, Ville de Besançon

Dès la seconde moitié du XIXe siècle, démonstrations de canotage sur le Doubs associant sociétés nautique et gymniques, meetings aériens à l’aérodrome de Thise, matchs de boxe au Kursaal, rencontres de rugby, de football ou de tennis rassemblent de nombreux spectateurs dans divers lieux de la ville, les infrastructures étant encore très rares. Les lieux dédiés à l’hygiène, au sport et/ou au divertissement, comme les piscines semi-pérennes construites dans le Doubs, le Kursaal (pour le cirque et des matchs de boxe ou de catch) et le garage de la Société nautique, se multiplient en ville. 

Les larges allées de Chamars accueillent, quant à elles, des manifestations hippiques ou gymniques. Les nombreuses sociétés de tir et de gymnastiques ne sont pas toujours aisément localisables. On connaît en revanche leur siège social dans les cafés du centre-ville, éminents lieux de réunion et de sociabilité. On observe que certaines quittent le centre et s’installent avenue Denfert-Rochereau (1910) ou à Saint-Ferjeux (1888). Plusieurs s’entraînent également dans l’ancien Grenier d’abondance et dans la cour du musée des Beaux-Arts par alternance l’été et l’hiver. 

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