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 « A la loupe » (2024)

1930 à 1959, le Kursaal et le vélodrome pour un sport populaire

Après 1920, le sport s’impose sur tout le territoire national et envahit toutes les catégories de la population. Des milliers d’associations, dont le siège se trouve bien souvent dans un café, voient le jour, encouragées par la loi sur les associations de 1901, qui entérine un essor sportif déjà bien lancé depuis 50 ans. Le RCFC établit tour à tour son siège social au café du Caprice au square Saint-Amour, au café de la Bourse et au café Lapostolle sur la place de la Révolution, tandis que les filles du Vesontio se réunissent au Point Central, rue de la République.

En 1936, Léo Lagrange est nommé sous-secrétaire aux sports au sein du gouvernement du Front Populaire et valorise les loisirs sportifs dans un esprit hygiéniste et de développement physique à l’opposé de la compétition et de la préparation militaire. La massification du sport, ainsi que sa professionnalisation, obligent les villes à revoir le nombre et la qualité des équipements sportifs. Les périphéries des villes accueillent de grands équipements sportifs commandés par les collectivités et souvent financés par des fonds privés. Ces infrastructures servent à relancer le secteur du bâtiment et génèrent toute une économie drainée également par la vente de matériel sportif, par les rencontres sportives, les sponsors, etc.

À partir des années 1930, la mise en place progressive d’une politique sportive, par le soutien aux associations par l’intermédiaire de subventions et la construction d’infrastructures adaptées, accompagne la démocratisation du sport permise grâce aux lois sociales offrant du temps libre. À Besançon, Jean Minjoz, maire entre 1945 et 1947 puis de 1953 à 1977, fidèle à son programme social, met en place une politique sportive équilibrant les subventions municipales entre les formes les plus représentatives des pratiques sportives.

1930-1960, le temps de galas à succès au Kursaal  

Match de catch au Kursaal, photographie de Bernard Faille pour l’Est Républicain, 1958, BMB, Ph 6732 – 6741

Le Club pugiliste Bisontin (CPB), né en 1933, organise pendant une trentaine d’années des galas spectaculaires et très courus au Kursaal, de boxe et de catch. Si le « catch as catch can » connaît des débuts mitigés lors de son arrivée à Besançon en 1935, cette lutte professionnelle suscite l’engouement du public lors des soirées de gala programmées au Kursaal au moment où les manifestations de sport prennent une nouvelle dimension. Le 9 décembre 1938, le Petit comtois annonce par exemple l’inauguration de la saison de boxe à Besançon : « 20h30. Le Kursaal bruit comme une ruche. On a fait le plein aux secondes, puis aux premières galeries et enfin au parterre. »

1939, Besançon s’offre un stade vélodrome  

Carte postale, Maquette du stade vélodrome municipal, 1936, BMB, CP-B-P92-0031

L’idée de construire un stade à Besançon germe dès les années 1900 avec la création des premières équipes de football-rugby du Racing Club Franc-Comtois (RCFC). Sur le site de la Gibelotte, le RCFC construit des terrains de tennis et de sports collectifs dès 1927, puis la municipalité érige le stade-vélodrome (pour le cyclisme, l’athlétisme, le rugby et le football), dessiné par l’architecte Charles Bouhana. Grâce à sa ligne d’arrivée superposée à la ligne de départ, au cœur d’une enceinte oblongue attendue depuis plusieurs décennies, le stade-vélodrome illustre la quête sportive du mythe de l’idéal démocratique, à savoir une équité idéale de départ aboutissant à un classement au mérite des efforts et des performances réalisées. Construit en périphérie, au lieu-dit La Gibelotte, et paré des innovations de la modernité urbaine, il est le lieu du mouvement sportif et du spectacle de sport. Il est agencé de façon à redistribuer les espaces d’occupation des spectateurs selon l’ordre social établi (tribunes populaire, d’honneur et présidentielle).

Dépliant publicitaire de l'architecte Charles Bouhana, AMB, 1M164

Dans ce symbole de modernité et d’innovation, la municipalité décide pour l’inauguration qui a lieu les 8 et 9 juillet 1939 de mettre à l’honneur les traditions gymniques conscriptives plutôt que des sports plus en vogue (rugby, football et athlétisme). 2 000 gymnastes de 37 sociétés de gymnastique locales, régionales, nationales et étrangères sont applaudis par 6 000 spectateurs. Ce stade est plus tard baptisé Léo Lagrange, en l’honneur du sous-secrétaire d’État chargé des sports sous le Front populaire. En 1988, il perd sa piste vélodrome et les tribunes sont refaites en 2004-2005. Il n’accueille plus aujourd’hui que les rencontres de football. 

Lieux de sports de 1930 à 1959 

1 – Complexes sportifs ; 2 – Gymnases ; 3 – Athlétisme, pugilisme ; 4 – Haras ; 5 – Ping-pong ; 6 - Escrime © Direction Patrimoine historique, Ville de Besançon

Cette période est marquée par la construction de stades et de complexes sportifs spacieux hors du centre comme le stade de la Gibelotte et le complexe de Rosemont (1947). Les zones où ces installations sportives sont édifiées sont en grande partie dégagées et au sein d’un urbanisme encore très lâche mais à proximité de zones densément peuplées – le centre ou le quartier de Saint-Ferjeux. 

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