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 « A la loupe » (2024)

Les pratiques corporelles à Besançon avant 1865

Antérieures à la naissance du sport moderne, les pratiques corporelles – jeu de paume, luttes, course, équitation, etc. – sont des disciplines goûtées, pour certaines, depuis l’Antiquité. Tantôt réalisées pour l’hygiène, tantôt appréciées pour le spectacle ou parce qu’elles relèvent des mœurs de l’élite, les activités physiques prennent différentes couleurs selon les époques et s’inscrivent souvent dans un cadre religieux. 

Vesontio, « du pain et des jeux »  

Canif pliant à manche sculpté d’un gladiateur (hoplomaque) ; Ivoire, fer et argent ; IIIe siècle, Ht : 8,5 cm ; Inv. 2019.1.5 Cliché : J.L. Bellurget, Inrap.

Parmi les lieux où se déroulent les pratiques corporelles dans la ville antique de Vesontio, seuls l’amphithéâtre et les thermes publics sont partiellement documentés. 

Dans l’amphithéâtre, le « sport » y est pratiqué comme un spectacle : gladiateurs et lutteurs s’exhibent dans le cadre d’affrontements donnés en public. L’amphithéâtre de Vesontio – dont l’actuelle rue d’Arènes porte encore la mémoire – est édifié vers 60 apr. J.-C. sur la rive droite du Doubs contre la colline de Charmont. Ses dimensions imposantes (122 × 104 m) et ses deux étages lui permettent d’accueillir jusqu’à 20 000 spectateurs. Depuis la fin du XIXe siècle, plusieurs fouilles ont livré des vestiges, dont certains sont encore en place dans le jardin surplombant le parking Marulaz. 

Les thermes offrent diverses activités culturelles, sportives et conviviales. L’espace ne se limite pas aux seules salles – chaudes, tièdes et froides – directement liées aux bains, mais dispose également une série de salles destinées au délassement (bibliothèque, salle de conférence, vestiaires) et à l’entretien du corps, dans la « palestre », qui regroupe généralement des piscines, gymnases, salles de boxe ou de lutte, de course. Des thermes publics monumentaux ont été localisés sous l’actuelle place de la Révolution.

« Jeux » et « ébattements » au Moyen Âge 

Au Moyen Âge et pendant la période moderne, les pratiques corporelles se mettent au service de la guerre – les archives municipales permettent de documenter les jeux d’arbalètes et des archers depuis le XIVe siècle –, participent à l’éducation des jeunes gens de la noblesse ou entretiennent la vivacité de ceux qui les pratiquent.

A l’époque médiévale, les activités physiques de loisir sont appelées « jeux » ou « ébattements. On s’y adonne principalement les dimanche et jours fériés. Ils sont toutefois interdits pendant le temps de la messe car considérés comme un égarement, puisque le temps que l’homme ne consacre pas à la société doit l’être à Dieu.

Diplôme des jeux de l’arc, de l’arbalète et de l’arquebuse, 1699, Besançon ; AMB, EE13

À la fin du Moyen Âge, certaines activités physiques sont encadrées par des règles et placées sous la protection de seigneurs ou de communautés, à des dates fixes. Parmi eux figurent les « jeux » de l’arc, de l’arbalète et de l’arquebuse, véritables associations sportives, favorisés par les municipalités car leurs membres sont les premiers des habitants à défendre la ville en cas de besoin.

1379, fondation du jeu de l’arbalète  

Conrad Kyeser, Figures à l'aquarelle représentant les engins de guerre et autres appareils, vers 1400 ; BMB, Ms 1360.

Les jeux bisontins des arbalétriers et des archers sont fondés respectivement en 1379 et 1444. Ils sont divisés en divers grades, chacun avec un capitaine à sa tête, assisté de lieutenants, de cornettes, de maîtres, etc. Les exercices de ces compagnies, fondues en une seule en 1772, se déroulent en plusieurs endroits de Besançon : à l’arrière de l’hôtel de ville (d’où le nom de rue de l’arbalète, actuelle rue Jean-Jacques Rousseau), puis à l’emplacement du futur hôpital Saint-Jacques, ensuite à Chamars et enfin à l’extérieur de la porte de Charmont. 

Chaque année a lieu, en été, une fête publique au cours de laquelle les membres tirent le papegay (le perroquet), oiseau factice placé au sommet d’une haute potence. Celui qui y parvient le premier est nommé roi du jeu, et devient empereur s’il le tire le premier trois années de suite. La Révolution française sonne le glas de l’institution.

Les lieux de pratiques corporelles de l’Antiquité à nos jours 

1 – Amphithéâtre antique ; 2 – Thermes antiques ; 3 – Jeux de paume ; 4 – Étuves ; 5 – Baignade ; 6 – Jeux de l’arc, de l’arbalète et de l’arquebuse ; 7 – Académies équestres, haras ; 8 – Bains-douches © Direction Patrimoine historique, Ville de Besançon

De l’Antiquité à la Révolution, les lieux sportifs se situent essentiellement dans la Boucle actuelle, c’est-à-dire à l’intérieur des remparts de la ville. Pour la baignade, le Doubs est sollicité et seules quelques activités physiques nécessitant de la place et certaines précautions s’exercent hors de l’enceinte urbaine : la gladiature dans l’amphithéâtre d’outre-pont, les jeux de l’arc, de l’arbalète et de l’arquebuse devant la porte de Charmont. 

À la période moderne, Besançon compte plusieurs salles de jeu de paume localisées dans la Boucle. La plus ancienne mention d’« ung jeu de palme », jeu de balle pratiqué d’abord à mains nues puis avec des gants, remonte au 14 août 1466, lorsque les délibérations municipales signalent l’installation d’une salle dans l’ensemble des bâtiments de l’hôtel de ville (AMB, BB7 f. 302v). Si les infrastructures antiques ont des formes et des fonctions bien définies et connues (arènes, thermes), cela ne semble plus être le cas ensuite. Les zones ouvertes propices aux « esbattemens » et au tir, les zones de baignade et les locaux de rangement des armes ne paraissent pas se distinguer par une architecture particulière.  

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