« A la loupe » (2016)
Portraits comtois : Victor Hugo (2)
L'art d'être grand-père
Et voici dans le journal La famille en mai 1885, ses petits-enfants Georges et Jeanne, orphelins de père. Victor Hugo est veuf et s’occupe de l’éducation de ses petits-enfants, car il se fie peu à leur mère. Le recueil L'Art d'être grand-père est publié en 1877. La bibliothèque conserve la photographie de Achille Mélandri qui a servi de modèle pour l'estampe. Retrouvez toute la famille dans l'arbre généalogique sur le site de la maison Victor Hugo.

Victor Hugo se rend aux obsèques de son fils Charles, mort à Bordeaux le 13 mars, le 18 mars 1871. François meurt en 1873. L'estampe s'intitule Mes fils et la légende annonce : « La plus belle couronne d'immortelles qu'on ait déposée sur leurs tombes ». En effet, Hugo est élu à l’Académie française dès 1841 au fauteuil 14, c’est donc un immortel.
Sénateur

Hugo revient à la politique pour défendre la république : il est élu sénateur en 1876, date cette estampe, où il est représenté avec les sénateurs de Paris.
Les serviteurs du droit

Allégorie d’Hugo en défenseur des enfants, portant un nourrisson et s'appuyant sur une lyre, entouré d'un lion et d'un vautour. En marge inférieure on lit : « Soyons les serviteurs du droit / et les esclaves du devoir. Victor Hugo » avec l'écriture et la signature de Hugo.
On pense au personnage de Cosette dans Les Misérables, lorsqu’elle est exploitée par les Thénardier, sa famille d’accueil.
Ruy Blas

Cette image « A propos de Ruy Blas » (1872) illustre l’évolution politique de Hugo vers les idées républicaines.
La pièce se passe en Espagne, à la fin du XVIIe siècle. « La première moitié de la noblesse espagnole à cette époque se résumerait en don Salluste, et la seconde moitié en don César. Tous deux cousins, comme il convient. (…) Le peuple, ce serait Ruy Blas. » Paris, 25 novembre 1838, Victor Hugo
- Lire Ruy Blas sur Gallica (édition originale, 1838)
- Aucune envie de relire Ruy Blas ? Regardez La folie des grandeurs !
Portrait

« Les coulisses du salon : Victor Hugo posant dans l'atelier de M. Bonnat » (1879)
Comme à ses débuts, Hugo continue de prendre soin de son image. Ce portrait dans le portrait confirme l’importance du contrôle de l’image officielle. Les nombreuses caricatures prouvent sa célébrité et contribuent à le rendre plus connu.
- Portrait identique par Bonnat (1879)
Ce portrait sera repris en 1906 dans un menu concocté par un collectionneur hugophile : voir l’article « Hugolâtre ou hugoguenard ? deux menus dans la revue Papilles », par Caroline Poulain.
![[Portrait de Victor Hugo] (EST.FC.3186)](/images/c5445937-fc40-4e59-96da-77f756779bfb_2_column.jpg)
Les grands photographes Carjat, Nadar peuvent photographier le maître. Ce fac-similé d'une gravure de Legenisel représentant le portrait de V. Hugo avec le commentaire manuscrit suivant : « Ce portrait exprime ma pensée/ et je félicite M. Legenisel/ Victor Hugo » (inspirée d'une photographie de Hugo par Carjat).
La chambre

Au sommet de sa gloire, le grand poète est représenté par Auguste Deroy dans son intimité, sa chambre avec une commode et le broc et la bassine pour sa toilette. Il écrit debout sur sa table de travail. Cette estampe est publiée dans la République illustrée le 30 mai 1885, après son décès.
La fête

En février 1881, une fête est organisée en son honneur. Un cortège se dirige vers sa maison à Paris, une matinée littéraire et des spectacles sont proposés ainsi que la possibilité de pavoiser et d’illuminer sa façade. Les enfants sont mis à l’honneur pendant cette journée festive. Auguste Vacquerie est l’organisateur de l’événement (il est le beau-frère de Léopoldine). Le journal illustré décrit les festivités bisontines du 26 et 27 décembre 1880 et l’inauguration de la plaque commémorative sur la maison natale.
- Programme de la fête de Victor Hugo (EST.FC.3226)
- Caricature d’Auguste Vacquerie (EST.FC.3506)
- Le compliment des enfants (EST.FC.3220)

Victor Hugo meurt le 22 mai 1885. Sa maladie est annoncée et son décès devient un évènement national abondamment relaté et illustré en particulier dans Le Petit Comtois, le premier quotidien régional, récemment créé en 1883.
Le Petit Comtois vend à ses lecteurs une estampe d’Eugène Abot en mémoire du grand homme, l’annonce est diffusée pendant toute la durée du deuil
L'image à la loupe : Dans Le journal illustré

En 1902, la fête recommence pour le centenaire du poète. La statue de Just Becquet édifiée sur la promenade Granvelle se vend très bien en cartes postales en souvenir de l'évènement.
Bibliographie
Dans les bibliothèques :
- Le monde de Victor Hugo : vu par les Nadar (2003).
- Gérard POUCHAIN. Victor Hugo raconté par la caricature (Paris : Maison de Balzac, exposition, 2002).
- Patrice BEGHAIN et al. Avez-vous vu Victor Hugo ! Victor Hugo caricaturé, commémoré, muséifié... (Besançon : Musée Granvelle, 1985).
- Hugo par la caricature de Daumier à André Gill (Paris : Maison Victor Hugo, 1966).
- Victor Hugo en images : portraits de Victor Hugo, habitations et mobilier, dessins et autographes, Victor Hugo vu par les artistes, oeuvres de Victor Hugo par l'image poésie, roman, théâtre, Victor Hugo en caricatures, opinions sur Victor Hugo (autographes) (Paris : Larousse, S. d.)
- Le catalogue de la Maison Victor Hugo à Paris (La Maison de Victor Hugo : notice, catalogue des collections exposées, bibliographie, documents divers, dessins, etc , Paris, 1889).
Sur internet :
- Écoutez « Victor Hugo à gros traits », émission La compagnie des poètes, France culture
- Visitez virtuellemment la Maison Hugo à Paris
- Consultez dans Mémoire vive les précédents « A la loupe » :
- Autour de Victor Hugo : partitions sur ses poèmes
- Guerre aux démolisseurs ! Victor Hugo et la défense du patrimoine
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