Expositions virtuelles > Histoire d'eau (2009)
Histoire d'eau. 3 - Face à l'expansion urbaine (XXe siècle)
Sommaire :
- 3.1) La modernisation des réseaux au XXe siècle
- 3.2) A la recherche de nouvelles ressources d'eau
- 3.3) L'eau et l'assainissement aujourd'hui
3.1) La modernisation des réseaux au XXe siècle

Le manque d'eau reste problématique et il faut attendre la nomination de M. Lheureux, premier directeur des services techniques de la Ville, pour qu'un grand projet de modernisation soit présenté et adopté par le Conseil municipal en décembre 1922, estimé à plus de 2 500 000 francs. Ce projet prévoit un nouveau captage dans les alluvions du Doubs aux Prés-de-Vaux, de nouveaux réservoirs, des systèmes de contrôle à distance et des infrastructures pour une consommation mieux maîtrisée et une meilleure qualité de l'eau.
Des solutions sont également mises en place pour pallier aux problèmes sanitaires.
Ainsi, à partir de 1915, l'eau est javellisée par la mise en place d'un goutte-à-goutte d'eau de javel à l'arrivée de l'eau dans les réservoirs. En 1935, une station de filtration de l'eau d'Arcier est construite à la Malate : la filtration se fait par le passage de l'eau sur des bancs de sable installés au passage de l'aqueduc (l'eau passe par deux couches de sable successives de 60 et 70 centimètres d'épaisseur). Créé en 1933 par le Dr Jacquemain, le service de stérilisation des eaux de la Ville réalise des analyses bactériologiques régulières des sources d'Aglans (tous les quinze jours) puis d'Arcier (chaque semaine). Les eaux du Doubs et des autres sources sont également contrôlées.

Entre 1925 et 1938, la Ville poursuit le renforcement du réseau d'assainissement avec la construction de 12,7 km de collecteurs, dont la moitié sous forme de galeries "visitables".
L'urbanisation des secteurs de Montrapon, de Palente et des Orchamps dans les années 1950 n'est pas suivie de construction d'ouvrage d'assainissement important. Les grands travaux ne reprennent que dans les années 1960, avec la mise en place du réseau d'assainissement de Planoise : dans ce quartier conçu pour loger 40 000 habitants, on construit un grand collecteur de 2,9 mètres de hauteur.
Avec l'urbanisation du quartier de Planoise, les services de l'Etat imposent la construction d'une station d'épuration. Celle-ci est mise en service en 1969 à Port Douvot, à 5 km en aval du centre-ville.
Des travaux d'extension réalisés entre 1976 et 1978 vont lui permettre de traiter les effluents d'une population de 120 000 habitants. Pour compléter le dispositif, un collecteur de ceinture sur la rive droite du Doubs est réalisé entre 1974 et 1984. Le collecteur de ceinture de la Boucle, dont la première partie avait été mise en service en 1896, n'est achevé qu'en 1992.
Au début des années 1990, la quasi-totalité des eaux usées de la ville est traitée à Port Douvot. Près de 90 % des habitants sont reliés au réseau et 91 % des voies existantes disposent de l'égout.
Dans les années 1990, dans le cadre de l'application de la loi sur l'eau, de nouvelles mises aux normes permettent à la station d'augmenter sa capacité de traitement qui passe à 200 000 équivalents-habitants, mais aussi d'améliorer considérablement la qualité de l'eau rejetée dans le Doubs.
3.2) A la recherche de nouvelles ressources d'eau

Les ressources en eau restent toutefois insuffisantes, car la population continue d'augmenter.
Entre les deux guerres, la population bisontine s'accroît de 17 % au profit de la banlieue : 55652 habitants en 1926 contre 65022 en 1936.

De nouvelles solutions sont apportées :
- Captage des zones alluvionnaires du Doubs à Chalèze et à Thise dans les années 1950.
- Construction de la station de Chenecey-Buillon pour le captage des eaux de la Loue à la fin des années 1960.
- Forage dans les nappes de calcaires profonds à Chailluz et Thise au début des années 1980.

Pour compléter son apport en eau, la Ville a recours à l'achat en gros : 1 000 m3 par jour au Syndicat du Val de l'Ognon de 1959 à 1967 et 300 m3 par jour à la commune de Beure de 1961 à 1971.
Mais cela reste insuffisant.
3.3) L'eau et l'assainissement aujourd'hui
Actuellement, les ressources qui assurent l'alimentation en eaux de Besançon sont les suivantes :
- Les eaux d'Arcier, traitées à la station de la Malate, fournissent 50 000 habitants et représentent 45 % de l'eau prélevée.
- L'eau prélevée dans la Loue à Chenecey, traitée sur place et envoyée au réservoir de Planoise, dessert 14 000 habitants et correspond à 7 % de l'eau prélevée.
- L'eau issue des forages dans les calcaires profonds de Thise dessert 14 000 habitants et correspond à 7 % de l'eau prélevée.
- L'eau du champ captant de Chailluz dessert 12 500 habitants et représente 11 % de l'eau prélevée.
- Le quartier de la Chapelle-des-Buis est alimenté en eau par le Syndicat de la Haute-Loue.

L'eau prélevée est traitée et désinfectée pour devenir potable.
Elle est ensuite distribuée aux consommateurs et mise à la disposition de 12 500 branchements individuels et collectifs.
Le volume annuel d'eau vendue représente près de 7 000 000 m3.
Le réseau d'assainissement de Besançon est aujourd'hui un réseau unitaire qui collecte l'ensemble des eaux usées, tant domestiques que pluviales. Aujourd'hui, il s'étend sur près de 280 km.
En cas de fortes pluies, le surplus d'eau transite dans des déversoirs d'orage. Ces derniers rejettent l'eau dans le Doubs ou dans des bassins de rétentions qui envoient l'eau en différé à la station d'épuration.

Parallèlement, le règlement d'assainissement a fortement évolué en 1998, permettant le développement de techniques alternatives de stockage, d'infiltration ou de restitution des eaux.
Grâce à une grande modernisation réalisée entre 2000 et 2005, la station d'épuration de Port Douvot permet actuellement de traiter 52 000 m3 d'eaux usées par jour, en fonctionnant 24h sur 24h et 365 jours par an. Elle traite non seulement les eaux usées de Besançon, mais aussi celles de communes périphériques comme Avane, Beure, Pirey…
Accéder aux autres parties : Introduction ; 1. Les prémices ; 2. L'émergence des réseaux modernes ; 4. Des usages de l'eau au quotidien ; Supplément : Les fontaines de Besançon.
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